“La Zizanie” le mot de Jean Luc Barrié

Dans cette parabole de l’ivraie, une mauvaise herbe, semée au milieu du blé, Jésus touche à l’une de nos grandes tentations. L’ivraie n’est pas une mauvaise herbe ordinaire, elle peut se recouvrir d’une moisissure qui la rend dangereuse, nocive pour l’homme.

Au printemps elle ne se distingue pas du blé ou de l’orge ce n’est qu’arrivé à maturité que l’on peut la reconnaitre. De plus sont nom en grec est « zizania » qui a donné le mot français « Zizanie ».Et l’on peut comprendre à quoi Jésus fait allusions. Parmi ses disciples d’hier, comme d’aujourd’hui, certains sont porteurs de zizanie, ils mettent à mal l’unité du corps qu’est l’Eglise. Mais il est bien difficile de distinguer le bon grain de l’ivraie, tout simplement qu’ils se confondent souvent en chacun de nous, capables d’être à la foi l’un et l’autre à des périodes différentes de notre vie ou face à des certaines situations.
« Veux-tu donc que nous allions l’enlever ? » Bien souvent nous aimerions pouvoir enlever la mauvaise herbe de la zizanie, par exemple en excluant ceux qui nous semblent en être les acteurs. Ou bien nous attendons du Seigneur qu’il le fasse, lui-même, tout de suite.
Ceci est vrai aussi pour ceux qui dans le monde sont porteur de haine, de violence, d’injustice. Pourquoi Dieu n’intervient-il pas ? Pourquoi laisse-t-il continuer ces personnes qui martyrisent les autres, qui sont cause de tant de malheur ? Jésus nous répond. « Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.’ »
Pourquoi attendre la moisson c’est-à-dire la fin des temps, le jugement dernier ? Pourquoi ne pas intervenir tout de suite ? Parce que Dieu aime chaque homme, chaque être humain, d’un amour unique et infini, quel qu’il soit, quoi qu’il ait fait. Dieu nous aime tant qu’il ne désespère jamais de nous voir revenir à Lui, nous convertir, nous détourner du mal pour nous jeter dans ses bras. Dieu nous attend, avec une patience infinie, parce qu’il nous aime et ne peut se faire à l’idée que nous soyons définitivement perdus.
Dieu croit en chacun de nous quoi qu’il arrive, quoi que nous fassions, même si nous nous détournons de lui et de son amour. Il croit en nous et attend notre retour, comme le Père miséricordieux de la parabole du fils prodigue. Il pense que l’ivraie peut se transformer en bon grain, il le croit et il l’espère. Et son amour étant au delà de toute limite, il nous laisse notre totale et absolue liberté, ne nous forçant en rien et attendant que, de nous même, gratuitement, par amour, nous revenions vers lui.
Tout cela est bien difficile à comprendre pour nous car notre amour à nous n’atteint pas une telle folie, et que nous sommes toujours impatient de voir le bien l’emporter sur le mal.
Demandons au Seigneur de nourrir en nos cœurs un amour à l’image du sien pour tous les hommes, qui qu’ils soient et demandons lui aussi de nous donner un peu de sa patience.