Le mot de Jean Luc Barrié

Dans cet évangile Jésus nous compare à des moineaux en nous disant que nous valons, aux yeux du Père, bien plus qu’une multitude de ces petits oiseaux. Et moi en le méditant, peut être parce que les vacances approchent, j’ai pensé aux huitres et moules que l’on voit accrochées à un rocher qui leur permet de résister aux pires tempêtes.
Nous vivons une période particulièrement anxiogène avec la mort qui rode par la pandémie, la crise économique qui s’annonce et la crise sociale qui risque d’en découler. Les jeunes qui voient leur année scolaire amputée et leurs examens dévalués. Un monde déchiré par des conflits sans fin et des dirigeants peu scrupuleux de la liberté et de dignité des hommes. Des tentions autour des discriminations et du désir de sécurité. Sans parler des évènements personnels qui nous touchent comme la maladie ou le deuil. Oui nous vivons un temps particulièrement anxiogène.
Et Jésus nous dit aujourd’hui à trois reprises « Ne craignez pas…. Soyez sans crainte ».
Comment ne pas nous laisser submerger par l’angoisse, l’anxiété, la peur ? Peut-être en faisant comme le prophète Jérémie qui se dit « le Seigneur est avec moi. »
Oui le Seigneur est avec nous. Nous avons du prix à ces yeux, bien plus que des nuées de moineaux. Dieu s’est fait proche de nous ne se faisant l’un de nous, il a donné sa vie pour nous, il est venu faire sa demeure en nous, habiter nos cœurs par son Esprit Saint. Pour nous il a vaincu la mort, il est ressuscité. Si la mort est vaincue que pouvons-nous craindre ? S’il est avec nous, ne serons nous pas capable d’affronter toutes les tempêtes ? Bien entendu nous sommes et nous serons secoués, bousculés, déstabilisés, et même mis à terre, mais le Seigneur nous relèvera et nous permettra d’assumer, de dépasser toute épreuve. Il a fait de la mort la porte de la vie. Il a vaincu la haine par son amour. En lui nos vies terrestres sont déjà vie éternelle, elles sont déjà vie divine qui avancent vers leur plein épanouissement en sa gloire. Alors que pouvons nous craindre ?
Je crois que, particulièrement dans les temps de tempêtes, il nous faut nous accrocher à lui comme l’huitre ou la moule s’accroche à son rocher. Accrochons nous au Seigneur, prenons le comme compagnon de notre quotidien. Par la prière et la méditation de sa Parole ne lâchons pas sa main. Gardons nous au maximum en sa présence, accrochons nous à lui le roc qui nous permettra de tenir dans la tempête.
On trouve rarement une huitre ou une moule seule, elles vivent en groupe. De même accrochons nous au rocher qu’est le Christ mais accrochons nous ensemble, en communauté, en fraternité, en famille des chrétiens, en nous encourageant les uns les autres, en nous soutenant, en nous portant secours les uns les autres. Alors, l’angoisse, l’anxiété la peur pourront se dissiper et la confiance habiter nos cœurs.