Le sacrement de l’eucharistie

« Ceci est mon corps, prenez et mangez… Ceci est mon sang, prenez et buvez ». Ces mots sont à la fois d’une simplicité surprenante et d’une audace incroyable. Manger et boire sont les actes les plus simples, les plus primaires qui soient tout en étant les plus vitaux. Nous mangeons, nous buvons de notre premier à notre dernier jour. Nous ne pouvons-nous en passer et rien n’est plus naturel que cela. Rien de plus simple. Et pourtant ce sont ces gestes d’une simplicité absolue que Dieu a choisis pour nous rejoindre en notre intimité, pour se donner à nous, pour venir demeurer en nous.

Dans le sacrement de l’eucharistie Dieu se donne à nous. « Ceci est mon corps » dit Jésus en partageant le pain, « Ceci est mon sang » dit-il en faisant circuler la coupe de vin. Son corps, son sang, c’est lui-même, c’est sa vie, c’est son être. C’est lui, lui ressuscité, lui entré dans la gloire éternelle, lui Dieu fait homme, qui se donne à nous comme nourriture dans le pain et le vin.

Le futur Benoit XVI écrit dans un livre sur la liturgie « La communion sacramentelle correspond à l’union de l’homme et de la femme dans le mariage : de même qu’ils ne seront « qu’une seule chair », de même nous tous, dans la communion, devenons « un pneuma », ne faisons qu’un avec Jésus »

Dans l’eucharistie nous sommes unis à Dieu de manière unique. Il vient habiter, demeurer en nous comme le répète St Jean dans son évangile, il vient irradier la moindre parcelle de notre être de sa présence, de sa force, de son amour. Et cela se fait par la simple manducation d’un bout de pain !

Dieu n’aurait-il pu choisir plus spectaculaire, plus merveilleux, plus sensationnel ? Non, un simple bout de pain, comme ceux que nous mangeons quotidiennement. Rien de plus.

Dieu a choisi délibérément la simplicité de l’acte vital et ordinaire de manger et boire et il a choisi l’aliment le plus commun, le plus simple : le pain.

Mais ce choix dit aussi sa volonté de nous voir participer à cet acte de manière active. Il n’a pas choisi un aliment que l’on pourrait cueillir et consommer directement sur l’arbre. Le pain est l’œuvre de l’homme de la culture du blé, à la confection de la farine, au travail du boulanger.

« Ceci est mon corps livré, ceci est mon sang répandu » L’extrême simplicité de ces paroles, et du geste qui les accompagne, est à l’image de l’incompréhensible simplicité de Dieu. » à écrit François Varillon.

Dans le sacrement de l’eucharistie Dieu se révèle à nous dans la simplicité du geste choisi par lui, comme un Dieu d’une infinie simplicité. Et ne doutons pas qu’il nous invite nous aussi à adopter cette même attitude.

Dans notre liturgie, le concile Vatican II parle de « noble simplicité ». Dans notre façon de témoigner de la foi, sans orgueil, sans prétention, sans en rajouter… Simplicité aussi dans l’attention aux autres, dans l’amour partagé, dans la solidarité avec les plus faibles, dans le combat pour la justice et la paix.

Le sacrement de l’eucharistie, « source et sommet de la vie chrétienne » comme le dit le Concile Vatican II, est la nourriture indispensable, vitale à notre vie de foi, à notre marche à la suite du Christ. Ce sacrement est d’une richesse infinie dans la simplicité inouïe de ses moyens, il est un mystère que nous ne finirons jamais d’explorer et la source jamais épuisée de l’amour dont Dieu veut nous rassasier.

Venons y puiser avec enthousiasme, venons à la rencontre de notre Dieu qui vient nous irradier de sa présence.