Marie une maman dans le ciel qui communie à nos joies, à nos peines.

Le récit de la visitation que nous venons d’entendre a beaucoup inspiré les artistes que ce soit pour des peintures, des statues ou des vitraux. Mais ce n’est pas le seul évènement qu’ils ont ainsi immortalisé. Nous connaissons tous des représentations de Marie à Nazareth avec l’annonciation, à Bethléem lors de la nativité, mais aussi debout à Jérusalem au pied de la croix, Piétât portant le corps de son fils sur ses genoux, Marie au tombeau et enfin Marie montant dans la gloire du ciel et couronnée d’étoile, telle que nous la fêtons aujourd’hui.
Car avant son assomption Marie a suivi son fils sur les routes de Palestine et l’a suivie jusqu’au pied de la croix. Il n’y a pas de samedi de la résurrection sans vendredi de la passion, il n’y pas d’assomption compréhensible sans la souffrance de la mère au pied de la croix. C’est parce qu’elle a donnée la vie au Messie mais aussi a communié aux souffrances de son fils qu’elle a pu entrer, à sa suite, dans sa gloire éternelle.
Marie a communié à la souffrance de son Fils. Chaque coup, chaque crachat, chaque insulte, chaque blessure, vécu par son fils durant sa passion, elle les a ressentis dans sa propre chair. Rien de ce qu’il a subit ne lui a été indifférent. Avec en plus l’immense douleur de son impuissance à secourir son fils, à lui éviter tout ce mal. Je suis intimement persuadé qu’elle s’est dite intérieurement « pourquoi pas moi ? Pourquoi ne suis-je pas à sa place ? » Car c’est bien ce que se disent les parents qui voient souffrir leur enfant.
Elle communie aux souffrances de son fils et supporte ses propres souffrances.
Et dans ce paroxysme de la douleur Jésus ouvre pour elle un avenir quand, s’adressant à elle et au disciple Jean, il dit : « Voici ton fils, voici ta mère ».
Marie n’est plus seule, dorénavant elle est accompagnée. Elle qui perd son fils unique sur la croix se voit confiée à travers Jean tous les enfants de la terre, tous les disciples de Jésus. En cette heure dramatique une mission lui est confiée : être la mère de l’Église.
Au matin de Pâque elle se réjouit avec les disciples de la présence nouvelle de son Fils. Au Jour de pentecôte elle sera au milieu des apôtres.
Elle qui fut « comblée de grâce », à l’heure de la l’annonciation, elle reçoit un surcroit d’Esprit Saint pour accompagner, pour materner l’Église naissante. Elle devient Mère de l’Église, Mère de tous les croyants.
Et, comme nous le fêtons aujourd’hui, Dieu accorde à celle qui a communié à ses souffrances de communier de la même manière à sa gloire en entrant en sa vie divine.
Tout au long des siècles, le regard des croyants va se tourner vers Marie, comme l’on se jette dans les bras de sa maman pour y trouver réconfort, consolation, tendresse, courage et conseil. Désormais nous savons que nous avons une maman dans le ciel qui comprend, qui communie à nos joies, à nos attentes et à nos peines. Et nous pouvons nous blottir en ses bras, nous reposer sur ses genoux, nous confier à sa tendresse, nous laisser consoler par elle.
Marie chaque fois que nous nous adressons à elle, conduit notre regard vers le Père, le Fils et l’Esprit. Elle nous conduit à eux, ne retenant rien pour elle, si ce n’est la joie de nous voir être à sa suite et à son exemples des disciples de son Fils qui marchent derrière lui, dans ses pas, qui apprennent de lui à aimer nos frères, à donner notre vie par amour pour eux, à construire avec la force de son Esprit son Royaume de paix, de justice et d’amour.
A la prière de Marie, notre maman du ciel, que Dieu nous donne d’être comme elle de vraie disciples de son Fils