Un temps du carême avec l’espérance du bien vainqueur du mal

En ce premier dimanche de carême l’Evangile nous donne de voir Jésus au désert tenté par le diable qui lui propose la richesse (transformer des pierres en pains), le pouvoir sur les nations du monde et le prestige, la gloire aux yeux des hommes. Ces trois tentations ne sont pas seulement celles de Jésus mais aussi les nôtres, et celles du monde. Elles sont aussi sûrement celles qui poussent des responsables politiques à provoquer le malheur de leur peuple et des peuples voisins en déclarant la guerre.

Notre pape François a dit : « Celui qui fait la guerre oublie l’humanité. Il ne part pas du peuple, il ne regarde pas la vie concrète du peuple, mais fait passer les intérêts partisans et le pouvoir avant tout. Il s’appuie sur la logique diabolique et perverse des armes, qui est la plus éloignée de la volonté de Dieu. » il a dit aussi « Toute guerre laisse le monde pire que dans l’état où elle l’a trouvé. La guerre est toujours un échec de la politique et de l’humanité, une capitulation honteuse, une déroute devant les forces du mal ».
La guerre en Ukraine ne peut que donner une dimension autre à ce temps de préparation à pâques qu’est le carême. Nous ne pouvons le vivre comme si de rien n’était ou comme nous le faisions précédemment. Bien entendu nous nous attacherons comme toujours aux trois piliers que sont le jeûne, la prière et l’aumône. Mais je crois que nous sommes invités à les vivre de manière différente cette année.
L’Évangile de ce jour se conclu par la victoire de Jésus « Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé. » nous dit Luc.
Les forces du bien ont vaincues les forces du mal. Voilà me semble-t-il le grand message de cette Parole de Dieu que nous partageons aujourd’hui. Avec Jésus le mal n’a jamais le dernier mot et la nuit de Pâques nous en fêterons sa plus grande victoire, sa résurrection des morts.
Face à la guerre en Ukraine nous nous sentons démunis. Simples citoyens que pouvons-nous faire ?
Nous pouvons vivre ce carême dans l’optique de faire gagner les forces du bien là où nous sommes. Je suis persuadé que les forces du bien sont contagieuses, que si la paix, la justice, la solidarité progressent quelque part elles peuvent gagner le monde. Nous devons rendre le bien contagieux. Comment ?
Par la prière, prière pour les victimes du mal, de la guerre, des violences et injustices, les réfugiés et les déplacés. Prière pour les responsables de ce mal, les dirigeants indignes, les bourreaux, les violents. Prière pour les artisans de paix. Prière pour être nous-même artisan de paix dans nos familles, nos villages, notre travail, nos engagements et jusque dans notre Église.
Accompagner notre prière d’un jeûne pour purifier notre vie de toute convoitise, de toute recherche de pouvoir, de prestige et d’attrait de la richesse. Pour nous purifier de nos surconsommations de bien matériel, d’écran ou autre. Jeûner pour apprendre la simplicité, l’humilité, la sobriété.
Partager, se mettre à l’écoute de nos frères et sœurs et en particulier des plus fragiles, des plus faibles. Ne pas nous détourner de ceux qui nous font appels, de ceux qui ont besoin de nous. Oser une visite, un courrier, un salut, une parole de réconfort… Donner de notre sur abondance à ceux qui n’ont rien. Donner de soi. Donner de l’amour. Faire grandir le bien autour de nous.
Frères et sœurs entrons ensemble dans ce temps du carême avec l’espérance du bien vainqueur du mal, l’espérance que le bien est contagieux et que nous pouvons, chacune, chacun à notre niveau, le faire grandir et gagner le monde.