Vivre l’Eucharistie …

« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »  Cette phrase énigmatique ne pouvait être comprise par ses contemporains et dimanche prochain nous entendrons comme elle put les troubler. C’est qu’elle n’est compréhensible qu’à la lumière de la mort de Jésus sur la croix et de sa résurrection. Pour la comprendre il faut avoir en tête le dernier repas où Jésus, au milieu de ses disciples, annonce sa mort et sa résurrection et le sens de tout cela pour nous. « Ceci est mon corps livré pour vous, prenez et mangez …
Ceci est mon sang versé pour vous, prenez et buvez. »
Jésus a donné sa vie pour nous ouvrir les portes de la vie divine. Lui, Dieu fait homme, a accepté la mort abominable de la croix pour mettre en échec cette mort et pour que la vie soit victorieuse. Il a fait de la mort un passage, une naissance, la porte qui nous permet d’atteindre la vie même de Dieu, la vie éternelle.
Dans le sacrement de l’eucharistie il nous est donné de vivre ce mystère, ce passage, et d’être nourri du corps ressuscité du Christ Jésus. Quand nous parlons du sacrifice eucharistique il ne nous faut pas oublier que ce don (sens du mot sacrifice) que Jésus fait de lui-même n’est compréhensible et n’a de sens que dans la résurrection, dans la vie nouvelle en laquelle il entre. Nous ne devrions jamais séparer la croix du tombeau vide.
Communier au corps du Christ c’est être nourri de la vie éternelle, de la vie divine qui est celle de Jésus aujourd’hui. Notre être tout entier se trouve alors habité, fortifié, irradié de la force de vie qu’est la résurrection. A chaque communion nous entrons en relation d’intimité avec Jésus Ressuscité, sa force de vie vient demeurer en nous, son amour infinie vient habiter notre cœur, sa force d’amour nous est partagée.
On ne peut pas, non plus, séparer l’Eucharistie et la notion de partage. Dieu nous y partage sa Parole, nous y partageons notre foi, notre prière et nos offrandes. Nous partageons enfin son corps. Nourris au même corps nous sommes invités à faire corps à notre tour pour que plus rien ne puisse nous séparer de Lui, mais aussi que notre unité témoigne de son amour, de sa présence, de son action au milieu de nous.
L’eucharistie ne peut être un lieu ou une occasion de division entre nous. Bien au contraire c’est là que se construit notre unité, notre communion communautaire, dans la communion au même corps.
C’est tout le sens des nouvelles directives de notre Pape François sur la messe célébrée selon le rite tridentin. La célébration de l’Eucharistie ne peut être chemin de division. L’unité de l’Église doit se manifester aussi dans sa manière de célébrer. Et dans notre communauté paroissiale nous devons apprendre à toujours mettre en premier, au  dessus de toutes nos sensibilités spirituelles personnelles, cette unité pour n’avoir au cœur que la communion et l’unité de notre Église locale.
« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. » L’intimité que crée entre chacun de nous et le Seigneur nous prépare, nous ouvre à la vie qui est la sienne, à la vie divine et éternelle. A chaque communion nous préparons nos cœurs, notre être tout entier, à entrer définitivement en cette vie. Mais la communion au corps du Christ, au pain de vie, nous ouvre aussi à une plus grande communion entre nous, pour que nous soyons signe aux yeux du monde de cette gloire éternelle que Dieu veut offrir à tous.
Que le Seigneur nous donne la grâce de vivre toutes nos Eucharisties dans cet esprit et cette foi.