Située entre Pâques et la Pentecôte, c’est-à-dire entre la résurrection du Christ et la venue de l’Esprit Saint sur le groupe des apôtres, l’Ascension ne peut être comprise qu’en lien avec ces deux évènements. L’Ascension fait partie du déploiement inouï de Pâques : par sa mort et sa Résurrection, le Christ a sauvé l’homme qui, à sa suite, est désormais appelé à rejoindre Dieu pour vivre dans sa gloire.
Une Présence dans l’absence
Le livre des Actes des Apôtres rapporte que, pendant les quarante jours qui ont suivi Pâques, le Christ ressuscité s’est plusieurs fois montré aux disciples. L’Ascension marque la fin des apparitions du Ressuscité : Jésus « est monté au ciel », c’est-à-dire que désormais, ses disciples devront faire le deuil d’un certain type de présence, d’une présence charnelle. Grâce à l’Esprit donné à la Pentecôte, ils vont expérimenter une nouvelle manière, pour Jésus ressuscité, de leur être présent. Désormais, les disciples devront « croire sans voir », ou plutôt « croire parce qu’ils ont vu » (Jn 20, 30-31). C’est sur leur témoignage crédible que nous fondons notre foi.
La liberté des chrétiens passe par une prise de distance de la part du Christ. « Il est bon pour vous que je m’en aille », dit Jésus (Jean 16,7). Lui qui ne se laisse pas posséder ni étreindre ne s’impose pas davantage : il laisse ses disciples libres de croire, et donc d’aimer véritablement car librement.
Il fait de nous des témoins
Mais cette absence est en même temps forte d’une promesse et d’une invitation à la mission : « vous allez recevoir une puissance, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ».
Il ne s’agit pas de rester les yeux levés vers le ciel. L’Ascension est un appel à la responsabilité. C’est aux chrétiens désormais d’être témoins du Christ ! Le mystère de l’Ascension signifie que le temps des témoins commence, le temps de l’Eglise. Sans Ascension, pas d’Eglise. Jésus va rendre ses disciples et apôtres définitivement capables de porter témoignage. Désormais Pierre va parler et enseigner avec autorité comme Jésus, de même que Paul.
De la tristesse à la joie
L’Ascension n’est donc pas la célébration d’un départ triste. Les disciples étaient tristes avant, quand ils ne comprenaient pas le sens des événements de Jérusalem, quand ils ne comprenaient pas que le Messie devait souffrir pour entrer dans la gloire, surtout tant qu’ils n’avaient pas compris que Jésus devait monter vers le Père pour envoyer l’Esprit.