Dans cet évangile nous entendons le discours de Jésus à ses plus proches, ses apôtres, un discours dans lequel il leur exprime l’intimité de sa relation, la proximité de sa présence. « L’Esprit demeure auprès de vous, et il est en vous ».« Je suis en mon Père, vous êtes en moi et moi en vous. »
Cette extraordinaire intimité entre Dieu et nous, lui qui nous affirme habiter en nous, et nous invite à habiter en lui, cette intimité est une des grandes révolution de la religion chrétienne dans la perception que l’homme peut avoir de sa relation à Dieu. Dieu n’est plus l’Etre suprême, inaccessible, inabordable, lointain, ou le Dieu d’un peuple, d’une nation, mais bien celui qui instaure une relation d’amour avec chaque homme, chaque femme, un amour qui l’amène à demeurer en son cœur, à habiter sa vie. Dieu nous a révélé cela en se faisant l’un de nous jusqu’à la mort sur la croix et à instauré cette nouvelle relation par sa résurrection et le don de son Esprit. Nous n’aurons jamais fini de prendre conscience de la grandeur, de l’importance pour nous de cette présence de Dieu en nos cœurs.
Il est là présent, discret, vivant, agissant. Il est, comme le dit Jésus, notre Défenseur, c’est-à-dire notre avocat, avocat pour nous défendre contre nous même et contre tout ce qui peut nous atteindre. Il est le Défenseur aussi dans le sens qu’il est présence aimante, rassurante, consolante. Il est le défenseur dans le sens qu’il nous donne force et vigueur, intelligence et fidélité, amour et vie.
Il nous est indispensable de trouver ou d’approfondir le chemin de cette intériorité, de cette relation d’intimité, de proximité, d’amour personnel avec Dieu. Il est là au plus profond de nous même à attendre un signe de notre part. « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, moi aussi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui » nous dit Jésus.
Cette relation d’intimité avec le Seigneur qui n’est pas seulement affective ou émotionnelle, mais véritable élan du cœur et de toute notre personne, union profonde et durable, attachement intérieur à sa personne, cette relation est une force, notre force, notre seule force.
Ce qui fera dire à St Paul à l’épître aux Romains: « Frères, qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le supplice ? Oui, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l’avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur. »
Si nous avions conscience de la force de la présence de Dieu et de son amour en chacun de nos cœurs, alors nous pourrions affronter les difficultés de la vie avec une confiance, une paix et une espérance qui rayonnerais autour de nous et témoignerais auprès de nos frères de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ.
La lecture, depuis Pâques, des Actes des Apôtres peut nous étonner par l’apparente facilité avec laquelle des foules se rattachaient au groupe des premiers chrétiens. Il faut croire que leur témoignage était fort et parlant.
Que Dieu nous donne la grâce d’engager de la même manière tout notre être dans le témoignage auprès de nos frères et sœurs de l’intimité que nous offre notre Dieu qui transforme toute notre vie.