Jésus met en garde ses disciples sur le regard qu’ils portent sur les hommes. Il dénonce la tendance des scribes à tout faire pour être remarqués, vêtements d’apparat, places d’honneur, longues prières publiques… et le fait qu’ils exploitent les veuves, pauvres parmi les pauvres à son époque.
Et c’est justement une de ces veuves qu’il donne en exemple « elle a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Un don qui à la fois suscite admiration et louange de la part de Jésus mais aussi probablement un écho, une illustration du scandale qu’il dénonce à propos des scribes qui dévorent les biens des veuves. Après avoir dénoncé le souci de visibilité des scribes Jésus met en avant cette femme que personne n’avait remarquée, et qui surement a fait tout ce qu’elle a pu pour passer inaperçue.
Cette mise en garde de Jésus me semble d’une actualité criante.
Nous vivons dans une société dans laquelle le fait d’être vu, remarqué est essentiel. Il faut communiquer ! N’a de valeur, n’est reconnu que ce qui est exposé, visible par tous. Il ne suffit pas de faire il faut communiquer sur ce que l’on fait. Et même parfois communiquer d’autant plus qu’on ne fait pas grand-chose. Nous le voyons dans l’actualité politique ainsi qu’au cœur des conflits armés qui ensanglantes bien des régions. On parle même de guerre de communication !
Nous fêtons aujourd’hui ces femmes et ces hommes que l’Eglise nous donne à admirer, à suivre, à prier parce qu’elle les a désigné comme saints. Pourtant Dieu seul est saint, mais il permet aux humains, ses enfants, de communier à sa sainteté, de vivre de cette sainteté, de grandir à sa ressemblance, et donc en sainteté.
Je suis sûr que nous avons chacun une sainte, un saint, de qui nous nous sentons plus proche pour de multiples raisons. Nous nous reconnaissons un peu en lui, ses paroles, ses actions nous touchent plus profondément ou nous avons trouvé en lui un appuie. C’est ce que l’Eglise nous invite à célébrer aujourd’hui. Si elle canonise, déclare saints, ces personnes c’est pour que nous puissions nous laisser éclairer, guider par eux, par leur exemple, leurs paroles. Mais aussi que nous puissions nous confier à eux pour qu’ils intercèdent auprès de Dieu en notre faveur.
Un aveugle, mendiant, assis au bord du chemin, enveloppé dans son manteau, ce met à crier « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » La foule essaie de le faire taire se disant probablement : « Lui qui n’est rien, Comment ose-t-il déranger le maître ? », « Il nous casse les pieds avec ses cris ! ». Mais Jésus leur dit « appelez-le » et alors changement total d’attitude les voila tout gentils qui se tournent vers Bartimée et l’encouragent « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. »
Ce dernier, qui abandonne son manteau et se jette d’un bond aux pieds de Jésus pour lui demander la guérison de sa cécité. Jésus le félicite pour sa foi « va, ta foi t’a sauvé », il retrouve la vue et, nous dit Marc, il suit Jésus, il devient son disciple.
Ce dimanche nous avons la chance de vivre une entrée en Eglise d’Aurélia, jeune adulte, qui vit une étape importante dans son cheminement vers son baptême la nuit de Pâques, et le baptême d’une grande fille, Maïna, qui s’est préparée en Vendée. L’occasion pour chacun de nous de retrouver, de réveiller les grâces de notre baptême.
Le baptême nous inscrit dans une rencontre. La rencontre du Dieu de Jésus Christ. Une rencontre un peu mystérieuse mais qui fait de nous ses disciples, ses amis, qui fait naitre entre lui et nous une relation d’amour, qui lui permet de prendre place dans notre cœur, dans notre vie. Il devient quelqu’un de très important pour nous. Une rencontre qui se concrétise dans un dialogue avec lui, un dialogue que nous appelons prière. Il est celui à qui nous pouvons tout dire, tout demander, tout offrir, qui nous comble de sa tendresse, qui nous fortifie de son Esprit Saint, qui nous accompagne au jour le jour et nous conduit vers lui, vers le bonheur absolue qu’il veut pour nous. Nous pouvons tout lui dire, mais nous pouvons aussi l’écouter. Les catéchumènes en font l’expérience en lisant et méditant la Parole de Dieu, l’Evangile, avec leur équipe tout au long de leur cheminement. Chacun étant amené à exprimer ce qu’il reçoit de cette lecture, la Parole que Dieu lui adresse personnellement à travers ces mots. L’Evangile devrait être nourriture quotidienne de tout baptisé, nous ne devrions pas pouvoir vivre une journée sans nous être mis à l’écoute de ce que Dieu veut nous dire.
« Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. »… « comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »
Par ces mots Jésus semble illustrer le passage de la lettre aux Hébreux que nous avons entendu juste avant : « elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants »
Oui, si la Parole de Dieu est pour nous souvent un réconfort, un encouragement, un guide, une lumière. Si elle fait grandir en nous la foi et l’espérance, si elle stimule notre amour pour Dieu et pour nos frères et sœurs elle est aussi très exigeante, elle nous questionne, nous bouscule. Elles est un miel réconfortant et qui soulage les plaies de notre cœur mais elle est aussi cet aiguillon qui nous stimule à aller plus profond, plus loin, à donner toujours plus de nous même, à nous laisser questionnés et interpellés pour avancer sur le chemin de la sainteté et de la mission.
« L’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »
En méditant cet évangile m’est revenu en mémoire la douzaine de couples dont j’ai célébré le mariage cet été. Je suis émerveillé par la profondeur, le sérieux avec lequel ces jeunes se préparent et vivent ce sacrement. Ils font leur ces paroles de Jésus, c’est pour vivre ainsi qu’ils viennent à l’Eglise s’engager devant Dieu et devant leurs familles et amis. Il y a chez eux à la fois cet enthousiasme, cette fraicheur des débuts et aussi la conscience qu’ils s’engagent pour une vie, qu’il y aura probablement des moments plus difficiles, des tempêtes et des périodes de calme plat, mais ils avancent confiant l’un en l’autre, confiant en leur amour, confiant que Dieu les accompagne et ne les abandonnera pas. Je rends grâce à Dieu pour tout cela et je vous invite à faire de même avec moi. Et nous pouvons ce dimanche les porter dans notre prière.
Saint Chély : Salgues, Condom d’Aubrac, Bonnefon. , Saint Côme d’Olt : Castelnau de Mandailles, Lassouts. Espalion : Saint Pierre de Bessuejouls, le Monastère,Coubisou, Vinnac, Le Cayrol, Anglars . Estaing : Sébrazac, Trèdou, Saint Geniez des Ers, Le Nayrac