Jésus nous offre deux paraboles à propos du Règne de Dieu, le comparant au grain de blé qui une fois en terre germe et pousse sans que personne n’intervienne ni même ne sache comment, et la grain de moutarde la plus petite des graines qui donne un arbre assez grand pour que les oiseaux puissent y nicher.
Le royaume de Dieu c’est le projet de Dieu pour l’humanité, c’est le monde tel que Dieu le veut pour nous, projet que Jésus est venu annoncer et inaugurer. Et de fait cela c’est fait de manière très discrète et très humble. Sa naissance à Bethleem sans que quasiment personne n’en entende parler, sa mort, le dépôt de son corps dans le tombeau et trois jours après sa résurrection révélée aux apôtres. Qui aurait pu croire dans les années 30 de notre ère l’ampleur que prendrait son message jusqu’à aujourd’hui, et que des quelques apôtres et femmes des débuts, naitrait une Eglise qui dans sa diversité rassemble aujourd’hui plus de 2,2 milliards de fidèles dans le monde ?
Il y a bien entre le petit nombre des premiers témoins et tous ceux qui depuis ont fait leur cette foi et cette espérance une disproportion proche de celle de la graine de moutard et l’arbre à qui elle donne vie. Et il est tout aussi vrai que nous ignorons le travail de l’Esprit saint dans le cœur de nos contemporains et même dans celui de nos proches, nous n’avons aucune idée de la croissance de la graine de foi semée qui parfois rester en sommeil et se réveiller un jour sans prévenir. D’autant plus que l’Eglise ne limite pas le Royaume de Dieu à ses frontières, elle n’en est que le signe, le sacrement comme le dit le concile Vatican II, le Royaume est plus grand que l’Eglise.
Ces paraboles nous invitent donc à l’espérance.
Mais je crois que ces paraboles nous invitent aussi à une démarche de foi qui consiste à nous persuader qu’il n’y a pas de petites participations à la croissance de son royaume autour de nous.
Le Royaume de Dieu est en croissance dans le monde et chez nous. Cela ne se fait pas de manière linéaire dans le temps et dans l’espace, c’est évidant, il y a des progrès, il y a des reculs, il y a des victoires, il y a des échecs. Mais le royaume de Dieu progresse même si nous ne le voyons pas, même si nous ne comprenons pas, comme pour le grain jeté en terre de la parabole.
Et nous sommes tous appelés à être acteurs et actrices de cette croissance. Ce serait se faire illusion que de penser que le royaume ne croit que grâce aux puissants ou à des hommes ou femmes providentiels ou exceptionnels.
Nous avons tous notre part, aussi petite soit-elle. Tous les petits riens de notre vie de tous les jours peuvent y participer. Toute parole, tout acte de miséricorde, de justice, de paix, de solidarité participe à la croissance du Royaume à la manière de la petite graine de moutarde, et nous ne pouvons en mesurer les effets présents et à venir. Ils sont une pierre, aussi petite ou insignifiante soit elle, que nous ajoutons à la construction du Royaume. Et Dieu veut avoir besoin de toutes ces pierres même celles qui ne sont pas bien calibrés, bien taillées, ou proche du gravillon.
Demandons à Dieu de faire grandir en nous cette foi et de faire de chacune et chacun de nous des bâtisseurs de son Royaumes courageux et persévérants, plein d’espérance et de joie.