« Soyez sans crainte » c’est ce que l’ange dit aux femmes qui se rendent au tombeau, c’est aussi ce que Jésus leur répète quand il vient à leur rencontre.
« Soyez sans crainte… il est ressuscité ! »
Ces mots résonnent en nous à l’heure où l’on nous dit que notre époque est particulièrement anxiogène. Que les jeunes générations, et pas seulement elles, sont angoissées face à la guerre, à la crise économique, la crise écologique, face à un avenir qui semblerait bien sombre.
La peur peut être salutaire si elle nous prévient d’un danger, si elle nous aide à prendre les bonnes décisions pour notre vie et celle de nos contemporains. Mais elle peut aussi être paralysante, nous amener à baisser les bras, ou à ne plus vouloir regarder en face la situation, ou envisager un avenir possible.
« Soyez sans crainte… il est ressuscité ! » tel est le message qui nous est donné ce soir.
N’ayons pas peur, Jésus est ressuscité, il est vivant ! Ce qui veut dire que l’absolu du pire, la mort a été vaincue, que notre vie a un sens, que l’histoire, la notre et celle de l’humanité, a un sens.
Cela signifie que tout ce qui peut assombrir notre vie, nos journées, tout ce qui est source d’angoisse en nous, autour de nous et dans le monde, tous ces « sombres tombeaux » sont appelés à laisser jaillir la vie, la lumière, la joie et la paix. La violence, la souffrance, la mort n’ont pas gagné et ne gagneront pas, la lumière et la vie sont plus forte parce que Jésus est Ressuscité.
Et cela nous invite à porter un autre regard sur tout ce qui nous arrive. Même si la situation est difficile et douloureuse, notre regard doit se porter plus loin, sur le sens ultime que Dieu nous propose.
Cela ne nous démobilise pas de nos devoirs ici bas, bien au contraire, c’est maintenant que nous devons mettre au monde ce nous voulons être pour l’éternité, ce que doit être le monde dans l’éternité.
C’est maintenant, par la force de la résurrection, que nous devons construire un monde plus juste et plus fraternel, que nous devons préserver la maison commune qu’est notre terre pour la rendre plus belle encore aux générations à venir.
La résurrection, celle de Jésus et la notre, n’est pas uniquement une espérance de vie éternelle après notre mort. Elle est joie aussi pour aujourd’hui. La vie peut jaillir d’un échec, d’une erreur, d’une difficulté. Pour que la crainte s’éloigne de notre cœur et notre époque, il nous faut, je crois être de plus en plus attentif à toutes les petites résurrections qui naissent au cœur des ténèbres de nos vies : toutes ses joies, ses paix profondes, ses guérisons intérieures, ses victoires de la tendresse, de l’amour, de la fraternité sur l’injustice, la violence et la haine.
Ces petites lumières de résurrection sont capables d’illuminer nos cœurs et nos vies de nous donner de voir et de reconnaitre la Lumière éblouissante de la Résurrection du Christ qui chasse toute obscurité. Et alors, comme nous y invite Jésus, nous n’aurons plus de crainte et nous pourrons aller avec lui sur le chemin de la vraie vie, et annoncer à nos frères cette Bonne Nouvelle qui illumine nos cœurs.