Dans l’évènement de la tempête apaisée Matthieu nous donne un portrait pas très flatteur de celui à qui, un jour, Jésus confira la responsabilité de toute l’Eglise.
La peur, le doute, l’audace qui ne tient pas face à la difficulté, voilà ce qui anime le cœur du premier des apôtres ! Pourquoi nous décrire Pierre sous un angle aussi peu glorieux ?
La peur, le doute, l’audace qui ne tient pas face à la difficulté, voilà ce qui anime le cœur du premier des apôtres ! Pourquoi nous décrire Pierre sous un angle aussi peu glorieux ?
La réponse est peut-être dans la première lecture que nous avons entendue. Dieu se révèle au prophète Elie dans « le murmure d’une brise légère ». Qu’y a-t-il de plus discret que le murmure d’une brise légère ? De même que sa naissance en notre humanité n’a pas attirée les foules si ce n’est quelques bergers, Dieu nous rejoint dans la discrétion, dans l’humilité absolue. Il est donc possible qu’il nous demande de témoigner de lui, de le révéler à nos frères les hommes, avec la même discrétion. Il ne nous demande pas, pour être ses disciples de faire un exploit comme marcher sur l’eau ! Il ne demande pas à son Eglise de faire la une des journaux télévisés, d’être puissante, influente, brillante ou bruyante. Dieu a choisi le murmure d’une brise légère, la paille d’une étable, le travail ordinaire d’un atelier de Nazareth, les chemins pierreux de Palestine, les barques de pécheurs du lac de Thibériade, le désert, la montagne retirée, l’humble maison de Marthe et de Marie… C’est là que Dieu a choisi de se rendre présent et de se révéler, dans l’ordinaire d’une vie de menuisier, de pécheur, de mère de famille.
Je crois que cela nous invite à ne pas rêver de faire des choses extraordinaires ou devenir puissant et influant, mais bien de choisir l’humilité du quotidien, l’ordinaire de nos vies, pour y vivre de l’amour de Dieu dans les plus petites rencontres avec nos frères et sœurs.
Dieu n’attend de nous, rien d’extraordinaire, mais il nous demande de vivre notre ordinaire de manière extraordinaire. C’est-à-dire mettre tout notre cœur, toute notre foi dans les petites choses de notre quotidien. Notre marche à la suite et à l’école de Jésus se joue dans un sourire, un geste, une parole, tous ces petits riens dont nous sommes tous capable qui sont ces « murmures d’une brise légères » capables de révéler la présence et l’action de Dieu au cœur de la vie de nos frères et sœurs. Etre chrétiens c’est être un héros, non pas de choses impossibles, mais héros du quotidien comme savent l’être bien des mamans, bien des papas.