« Tu aimeras ton prochain comme toi-même »,

« Écoute Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces. » Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toutes ses forces, c’est l’aimer de tout son être. C’est engager toute notre personne et toute notre vie dans cet amour. Cela n’a rien à voir avec un vague sentiment livré à la volatilité de notre affectivité, de notre ressenti ou du plaisir que nous aurions à cette rencontre. Il s’agit de quelque chose de bien plus grand, il s’agit de la décision de s’attacher à quelqu’un à qui l’on donne des droits, tous les droits sur soi, et en conséquence les actes concrets qui nourrissent cette décision et qui en découlent. Cet amour est l’engagement de renoncer à soi pour entrer dans la volonté de l’Autre, à la manière de Jésus qui dit au Père au jardin des oliviers « non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ». Un amour qui se reçoit de Dieu et qui a conscience de n’être qu’une réponse. « Dieu nous a aimé le premier » nous dit St Jean. Un amour qui va jusqu’au don de soi à l’Autre et qui dit avec Jésus en croix « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Mais Jésus n’en reste pas là et il lie ce premier commandement au second, « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », en nous disant qu’ils sont semblables. Non pas qu’ils seraient interchangeables et qu’aimer Dieu serait aimer son prochain et vice versa, mais qu’ils sont de même nature, de même importance, qu’ils sont inséparable. Aimer son prochain comme soi-même ce n’est pas devoir d’abord s’aimer soi-même pour pouvoir aimer les autres. C’est aimer l’autre de tout son cœur, de toute son âme et de toutes ses forces. C’est l’aimer de l’amour dont nous aime le Seigneur. En ces deux phrases tout est dit, elles sont la réponse ultime à nos questions sur le sens de la vie, sur l’essentiel, sur ce que nous devons faire et être. Elles sont le cœur même de notre foi, ce que Jésus est venu annoncer. L’essentiel est dit, il reste à en vivre, et à en vivre au quotidien, dans l’ordinaire de nos journées. Demandons-en humblement la grâce à Dieu qui seul sait vraiment aimer.