Par notre baptême nous avons reçu la mission d’annoncer la Bonne nouvelle du salut en Jésus Christ et de participer à la construction de son Règne sur cette terre. Et Jésus par deux paraboles nous parle, me semble-t-il du comment de cette mission.
Il compare le Règne de Dieu à une graine de moutarde, “la plus petite de toutes les semences . Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères”. Le choix de la plus petite des graines correspond au choix de Dieu pour se révéler à nous. Il a choisi l’humilité absolue de se faire l’un de nous, de naître d’une femme dans l’obscurité d’une étable, de grandir dans le village, Nazareth, inconnu de tous, pas une seule fois cité dans l’ancien testament, et rester pendant trente ans dans l’anonymat le plus complet, charpentier de ce village. Quand commence sa vie publique il choisira pour le seconder non pas des docteurs de la loi et les grands prêtres du temple mais des pêcheurs de Galilée et un publicain. Dieu choisit ce qu’il y a de plus humble, de plus petit pour se révéler à nous et pour travailler à son royaume.
Nous pouvons parfois imaginer que si nous avions un prêtre plus brillant, plus si ou ça, tout irait mieux. Nous pouvons souhaiter recruter des supers chrétiens, formés, pieux, engagés, des hommes et des femmes hors du commun pour que l’Église se développe plus vite et mieux. Cette tentation d’une élite existe au sein de notre Église. Elle est réelle et s’exprime de bien des manières. Mais elle n’a rien d’évangélique, elle est , comme le dit notre pape, une tentation mondaine, c’est à dire à l’image et à l’école du monde dont le moteur est la compétition, la loi du plus fort, du plus compétent, du plus brillant. Un monde où l’on compte uniquement sur ses propres forces.
Dieu, lui, choisit résolument ce qui est petit, faible et pêcheur, et il nous invite à faire de même et à faire confiance en la force de son Esprit Saint.
Dans la première parabole il nous dit ” Il en est du Règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève la semence germe et grandit, il ne sait comment”
Nous ne savons pas comment l’Évangile touche le cœur de nos contemporains, comment le projet de Dieu prend forme en notre monde, mais le Seigneur nous invite à la confiance.
Oui il nous a choisi pour travailler à sa vigne avec nos limites, nos faiblesse, nos misères, nos lâchetés, notre impuissance,. Il n’attend pas que nous fassions des miracles, des choses extraordinaires , mais que nous vivions notre quotidien, notre ordinaire, avec ce qu’il a de plus commun de plus répétitif, de plus banal, que nous vivions cela de manière extraordinaire c’est à dire à son école, en essayant de toujours nous laisser éclairer de sa personne, de sa parole, de sa manière d’être et de faire. Comme l’a dit Jean Paul II, nous sommes invités à vivre l’ordinaire de notre existence de manière extraordinaire.
Les trente premières années de sa vie passées par Jésus à Nazareth nous disent l’importance de ce qu’il y a de plus ordinaire et banal dans notre vie. C’est là que Dieu se révèle à nous, c’est là qu’il attend que nous soyons ses témoins par nos parole et nos actes. Et pour cela il ne cherche pas des hommes et des femmes hors du commun, bien au contraire il appelle ce qu’il y a de plus petit, humble et discret.
Nous sommes choisi par Dieu, tel que nous sommes, alors gardons confiance en la force de son Esprit, acceptons de ne pas savoir, de ne pas comprendre comment son Royaume progresse et restons persévérant dans notre marche à la suite de Jésus.