Jésus amène ses plus proches disciples sur la montagne et se révèle à eux dans la gloire de sa divinité. Une voix se fait entendre «« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » La même phrase qui a jaillie le jour de son baptême sur les bords du Jourdain mais avec un mot en plus « écoutez-le ».
Jésus est la joie du Père parce qu’il est le Verbe fait chair, il est la Parole, sa Parole fait homme. Tout en lui dit l’amour infini du Père. Tout en lui, ses parles, ses actes, ses attitudes, son être tout entier sont expression parfaite de l’amour de Dieu. En lui pas une once d’égoïsme, tout en lui est don de lui-même, don total est absolu. Amour total et parfait.
Jésus est la joie du Père parce qu’il fait la volonté du Père. « Non pas ce que je veux mais ce que tu veux » dira-t-il dans sa prière au mont des oliviers quelques heures avant sa mort. La volonté du Père est sa seule boussole, son seul guide. « Je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. » dit-il au chapitre 6 de l’évangile de Jean. C’est pour cela que chacune de ses paroles, chacun de ses actes expriment l’amour du Père et font sa joie.
Pour beaucoup le temps du carême n’est pas associé à la joie, bien au contraire, temps d’efforts, de privations, un temps à avoir une « face de carême » dit-on.
Et pourtant il est bien un temps qui nous conduit à la joie de Pâques, un temps qui devrait éveiller et faire grandir en nous cette joie pour qu’elle éclate dans toute sa splendeur le jour de la résurrection de Jésus.
Une joie qui nait en nous dans la mesure où nous sommes, comme Jésus, nous aussi cause de joie pour le Père. C’est une joie contagieuse qui vient du Père, qui enflamme nos cœurs dans la mesure où nous suivons le même chemin que Jésus le Fils bien aimé.
Pour cela il nous faut entendre l’appel du Père : « Ecoutez-le ».
Nous sommes invités à nous mettre à l’écoute de Jésus. Pour cela il nous faut ouvrir son évangile, le lire, le méditer, le prier. Nous imprégner jour après jour de sa parole, de ses actes, de ses attitudes pour essayer à notre tour de faire de même. Nous laisser émerveiller par son amour, sa tendresse, son attention au autres, son don de lui-même pour tenter de l’imiter.
Chercher et découvrir dans ses paroles la volonté du Père et veiller à la faire notre.
Ecouter le Christ, c’est lui dire inlassablement «Parle Seigneur, ton serviteur écoute ». C’est, comme Abraham, accepter de quitter le pays de ses habitudes, de son petit confort, pour s’aventurer vers l’inconnu du chemin qu’il nous invite à prendre et qui nous mène, nous le savons, à la joie et au bout du bout à la joie parfaite de sa béatitude.
Oui le temps du carême est bien un temps de joie. Vivons le comme tel, laissons nous gagner par la joie du Père qui nous voit tenter de l’aimer en aimant nos frères et qui en retours nous encourage, nous en donne la force pour nous combler de sa joie.