‘Allez à ma vigne, vous aussi.’ C’est, je crois, ce que notre Pape François est venu nous dire à Marseille. « Les Rencontres méditerranéennes, (auquel il participe) veulent permettre aux Églises locales de partager leurs découvertes et leurs préoccupations communes liées à l’annonce de l’Evangile dans le contexte méditerranéen, marqué notamment par une grande disparité économique et des situations de grande pauvreté, par l’urgence écologique et climatique, par la question des flux migratoires et celle d’un accueil dans la dignité des personnes migrantes… » explique la présentation officielle de l’évènement.
Ce n’est surement pas un hasard si à la même date le pape nous invite à vivre la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié. Et nous savons tous ce qui se vit en Méditerranée et comment elle est devenue, comme le dit le pape, le plus grand cimetière du monde où disparaissent 11 enfants par semaine. Le pape leur à rendu hommage et a prié pour eux vendredi à 18h.
Pour nous permettre de nous unir à l’évènement de sa visite je vous propose quelques extraits de son message pour cette journée mondiale du migrant et réfugié qui me semblent rejoindre fortement les sujets traités dans ce rassemblement.
« Migrer devrait toujours être un choix libre, mais en fait, dans de nombreux cas, même aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Des conflits, des catastrophes naturelles ou, plus simplement, l’impossibilité de mener une vie digne et prospère dans leur pays d’origine contraignent des millions de personnes à partir…
Les persécutions, les guerres, les phénomènes climatiques et la misère sont parmi les causes les plus visibles des migrations forcées contemporaines. Les migrants fuient la pauvreté, la peur, le désespoir. Pour éliminer ces causes et mettre fin aux migrations forcées, nous avons besoin de l’engagement commun de tous, chacun selon ses responsabilités. Un engagement qui commence par le fait de se demander ce que nous pouvons faire, mais aussi ce que nous devons cesser de faire. Nous devons nous efforcer de mettre fin à la course aux armements, au colonialisme économique, au pillage des ressources des autres, à la dévastation de notre maison commune…
Un effort conjoint de chaque pays et de la communauté internationale est nécessaire pour garantir à chacun le droit de ne pas émigrer, c’est-à-dire la possibilité de vivre en paix et dans la dignité sur sa propre terre…
En effet, les ressources mondiales n’étant pas illimitées, le développement des pays économiquement les plus pauvres dépend de la capacité de partage qui peut être suscitée entre tous les pays. Tant que ce droit ne sera pas garanti – et le chemin est encore long – beaucoup devront encore partir à la recherche d’une vie meilleure…
« Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir » (Mt 25, 35-36). Ces paroles nous exhortent à reconnaître dans le migrant non seulement un frère ou une sœur dans le besoin, mais aussi le Christ lui-même qui frappe à notre porte. C’est pourquoi, en œuvrant pour que toute migration soit le fruit d’un choix libre, nous sommes appelés à avoir le plus grand respect pour la dignité de chaque migrant. Cela implique d’accompagner et de gérer les flux de la meilleure façon possible, en construisant des ponts et non des murs, en élargissant les canaux pour une migration sûre et régulière. Où que nous décidions de construire notre avenir, dans le pays où nous sommes nés ou ailleurs, l’important est qu’il y ait toujours une communauté prête à accueillir, à protéger, à promouvoir et à intégrer chacun, sans distinction et sans laisser personne de côté. »