Le week-end dernier nous étions une soixantaine d’Aveyronnais à Lourdes pour le rassemblement national « Kerygma » avec 2700 participants dont 220 prêtres et 45 évêques. Cet évènement faisait suite à une année de recherche sur les diocèses et sera suivi par un rassemblement diocésain le 27 avril. Le titre Kerygma peut paraitre un peu bizarre. Il fait échos à ce que les théologiens appellent le Kerygme c’est-à-dire le cœur de l’annonce de la foi qui se résume en ses mots « Jésus est mort et ressuscité pour nous sauver. » Le pape a invité toute l’Eglise à recentrer l’évangélisation sur cet essentiel, sur ce fondement. Durant ces quatre jours, à l’invitation des évêques de France, nous avons cherchés ensemble comment annoncer à notre monde moderne tel qu’il est cette foi qui est la notre et qui nous fait vivre.
Vous comprenez bien que je ne vais pas en quelques minutes résumer six conférences, quatre homélies et des dizaines d’ateliers.
Simplement, en méditant l’évangile de ce jour il m’a semblé rejoindre fortement ce que j’ai entendu à Lourdes. On nous a dit et répété qu’il n’y a pas de recette de l’évangélisation, de gadget de l’annonce de la foi. Pour annoncer l’Evangile il faut tout d’abord et surtout en vivre soi-même.
« Notre force d’Evangélisation dépend de la qualité de notre vie spirituelle. » D’où le premier commandement « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. » Pour aimer Dieu il faut d’abord, dans un premier temps, se savoir aimés de lui.
Dieu nous fait un don gratuit merveilleux dans la mort et la résurrection de son Fils Jésus pour nous sauver. Il nous donne ainsi la plus grande preuve d’amour qui soit. Il vient nous rejoindre dans les combats de nos vies, dans les tempêtes, dans les épreuves que nous connaissons. Il vient nous donner sa force de vie et d’amour. Dieu nous comble de son amour et nous ne pouvons que lui répondre en l’aimant à notre tour de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit.
Mais comment lui signifier notre amour si ce n’est en aimant nos frères. Dieu n’a besoin de rien, il n’a pas besoin de notre amour même s’il le désire. C’est en aimant nos frères comme nous même que nous pouvons lui dire notre amour, d’où le lien que Jésus fait entre ces deux commandements qui en fait n’en font qu’un.
L’annonce de la foi, le Kerygme, n’est donc pas seulement une parole proclamée mais bien une conversion à vivre, un amour en acte qui change la vie. Il ne suffit pas de crier « Jésus t’aime » il faut que dans toute rencontre nous sachions signifier concrètement dans des actes, des attitudes, des paroles à nos frères et sœurs cet amour.
Le kerygme est le don gratuit de Dieu dans la mort et la résurrection de Jésus pour nous sauver auquel nous répondons par le don gratuit de nous même à nos frères et sœurs.
Annoncer l’Evangile a toujours été au cœur de la vie de l’Eglise, puisqu’elle n’existe que pour cela. Mais aujourd’hui, dans notre pays qui se pense sans Dieu et n’a plus guère de culture religieuse, mais qui est habité par des hommes et de femmes en quête de sens pour leur vie, en manque de repère, en recherche de spiritualité, nous avons une urgence missionnaire d’annoncer la foi. Le monde d’aujourd’hui tel qu’il est a besoin de témoins heureux de partager leur joie d’être aimés de Dieu et de répondre à cet amour en aimant leurs frères et sœurs.