En quelques lignes St Marc nous mets en route pour le carême. Il nous donne à voir Jésus qui part au désert pour quarante jours, les quarante jours qui nous séparent de Pâques, et il nous rappelle le cœur de la prédication de Jésus « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. ».
Le carême qui s’est ouvert mercredi par la célébration des cendres est un temps privilégié dans notre vie chrétienne, temps pour approfondir notre relation à Dieu et pour nous convertir.
Le pape François dans son message pour ce temps liturgique nous dit « Le Carême est le temps de la grâce durant lequel le désert redevient le lieu du premier amour. Dieu éduque son peuple pour qu’il sorte de l’esclavage et expérimente le passage de la mort à la vie. Comme un époux, il nous ramène à lui et murmure à notre cœur des paroles d’amour. »
Le pape nous invite à méditer les quarante années de pérégrination du peuple d’Israël après sa libération de l’esclavage en Egypte et à vivre notre carême comme un temps de libération.
Il nous rappelle les mots de Dieu adressés à Moïse « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants.» et il nous invite à entendre, à être attentifs aux cris de nos frères et sœurs opprimés.
Mais nous sommes souvent empêchés d’entendre par tout ce qui emprisonne notre cœur, qui le ferme à l’amour de Dieu et de nos frères.
Le pape nous dit que le carême est « un temps de conversion, un temps de liberté…. Le désert est l’espace dans lequel notre liberté peut mûrir en une décision personnelle de ne pas retomber dans l’esclavage. » Et il souligne que si nous ne sommes plus sous l’esclavage de Pharaon nous sommes sous celui de nos idoles. « Les idoles sont plus redoutables que le Pharaon : nous pourrions les considérer comme sa voix en nous. Pouvoir tout faire, être reconnu par tous, avoir le dessus sur tout le monde : chaque être humain ressent en lui la séduction de ce mensonge. C’est une vieille habitude. Nous pouvons nous accrocher ainsi à l’argent, à certains projets, à des idées, à des objectifs, à notre position, à une tradition, voire à certaines personnes. Au lieu de nous faire avancer, elles nous paralyseront. Au lieu de nous rapprocher, elles nous opposeront. » nous dit-il.
« Durant le carême agir c’est aussi s’arrêter. S’arrêter en prière, pour accueillir la Parole de Dieu, et s’arrêter comme le Samaritain, en présence du frère blessé. L’amour de Dieu et du prochain est un unique amour. Ne pas avoir d’autres dieux, c’est s’arrêter en présence de Dieu, devant la chair de son prochain. C’est pourquoi la prière, l’aumône et le jeûne ne sont pas trois exercices indépendants, mais un seul mouvement d’ouverture, de libération : finies les idoles qui nous alourdissent, finis les attachements qui nous emprisonnent. »
Il nous invite aussi à faire «de petits et de grands choix à contre-courant, capables de changer la vie quotidienne des personnes et la vie d’un quartier : les habitudes d’achat, le soin de la création, l’inclusion de celui qui n’est pas visible ou de celui qui est méprisé.
Que Dieu nous donne de vivre un carême de conversion et libération de toutes nos idoles et celles du monde pour que grandisse l’amour et la fraternité.