« Demeurez dans mon amour … Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés… Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime…. Je vous appelle mes amis… »
En ces quelques lignes St Jean nous donne l’essentiel du message évangélique. Dieu nous aime, c’est ce que Jésus est venu nous révéler. Il nous aime d’un amour qui est don de lui-même, don de sa vie sur la croix. Il nous aime et veut nous donner de vivre sa propre vie divine, il nous veut avec lui, en lui, faisant sa demeure en nous et nous en lui dans une unité, une communion totale et absolue. Il nous dit même qu’il désire notre amitié. Et cet amour dont il nous comble, il nous invite à y répondre en aimant nos frères et sœurs à sa manière, à son école, comme lui, en donnant le meilleur de nous-même, en nous donnant nous-même.
Tel est le cœur de notre foi. C’est ce que l’on appelle le Kérygme, que nous avons fêté et célébré samedi dernier à Rodez. Le pape François nous demande de centrer notre annonce de la foi, notre témoignage sur cet essentiel : Jésus est mort sur la croix, il est ressuscité par amour pour nous, pour nous sauver. Kérygme qu’il a traduit à sa manière « Jésus Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer. »
C’est ce dont nous sommes appelés à être les témoins. Témoins de l’amour salvifique de Jésus.
Nous ne sommes pas les témoins d’une vérité, d’une loi ou d’une morale, mais bien d’une personne Jésus Christ notre Dieu, notre sauveur ! Nous annonçons l’évangile de l’amour, d’un amour qui est don de soi, d’un amour qui puise sa force dans celui que Dieu a pour nous, un amour qui est nourrit de notre relation d’amitié avec lui, de notre attachement à lui. A la manière du sarment et du cep dont nous parlait l’évangile de dimanche dernier. L’annonce sans amour d’une vérité, d’une loi, d’une morale peut très facilement devenir oppressante, blessante et même violente.
Si Jésus a dit « heureux les doux », c’est par rejet de toute violence. L’amour doit toujours être premier, il est le cœur de tout, le tout de Dieu et de notre relation à lui. Et c’est de cet amour que se révèlera une vérité, une loi, une morale. Et Dieu sait si notre monde a besoin aujourd’hui de témoignages de douceur et d’amour ! Nous sommes quotidiennement abreuvés d’images et de paroles de violence. Ne nous laissons pas emporter par elles, n’y répondons pas par une autre violence, c’est une impasse, un cercle vicieux qui s’auto-entretient.
Annoncer l’Évangile, témoigner de sa foi, c’est inviter à faire la rencontre de Celui qui veut nous combler de son amour, celui qui veut être notre ami, qui veut nous donner sa vie. Il nous faut donc commencer par prendre conscience de cet amour pour nous même, de son désir d’être notre ami, du don qu’il nous fait de lui-même chaque jour, à chaque instant. C’est en puisant à cet amour, en y demeurant, en habitant cet amour, que nous trouverons la force, le courage, les mots, les attitudes, les gestes qui pourront témoigner, annoncer à nos frères et sœurs sa Bonne Nouvelle. Ceux que nous rencontrons pourront faire la rencontre du grand Amour de Dieu s’ils voient en nous un petit peu de cet amour, s’ils comprennent, s’ils ressentent que c’est bien cet amour qui nous anime.
Voilà un programme de vie qui a de quoi nous enthousiasmé, alors demandons à Dieu de nous donner la grâce d’êtres de vrais témoins de son amour.