Un coeur d'enfant

Un cœur d’enfant

Homélie du Père Jean-Luc Barrié
« L’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »
En méditant cet évangile m’est revenu en mémoire la douzaine de couples dont j’ai célébré le mariage cet été. Je suis émerveillé par la profondeur, le sérieux avec lequel ces jeunes se préparent et vivent ce sacrement. Ils font leur ces paroles de Jésus, c’est pour vivre ainsi qu’ils viennent à l’Eglise s’engager devant Dieu et devant leurs familles et amis. Il y a chez eux à la fois cet enthousiasme, cette fraicheur des débuts et aussi la conscience qu’ils s’engagent pour une vie, qu’il y aura probablement des moments plus difficiles, des tempêtes et des périodes de calme plat, mais ils avancent confiant l’un en l’autre, confiant en leur amour, confiant que Dieu les accompagne et ne les abandonnera pas. Je rends grâce à Dieu pour tout cela et je vous invite à faire de même avec moi. Et nous pouvons ce dimanche les porter dans notre prière.

Ce sont des couples que nous retrouvons quelques temps après sur la paroisse, dans une équipe de catéchuménat pour accompagner les deux jeunes qui se préparent au baptême, à la préparation au mariage ou encore dans l’accompagnement des enfants dans la catéchèse. Comment ne pas se réjouir également de ces enfants heureux de venir au caté, ces jeunes des aumôneries de collège ou lycées, ceux qui participent à l’hospitalité de Lourdes pour accompagner les malades, etc.
Oui nous avons de vraies raisons de nous émerveiller et rendre grâce.
Et c’est peut-être ce à quoi nous invite Jésus quand il nous dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. »
Car c’est une des grâces de l’enfance que de savoir s’émerveiller et de faire confiance.
Un enfant s’émerveille de tout, il se laisse réjouir de si peu ! Et il fait une confiance totale, absolue en ses parents. Il ne doute jamais de leur amour et qu’ils veulent son bonheur et seulement son bonheur.
Jésus nous invite à retrouver ce cœur d’enfant.
Le plus grand risque qui nous guète en vieillissant est peut-être la nostalgie et surtout l’aigreur, un cœur fermé à la nouveauté, enfermé dans ses regrets, déçu et cynique.
Comme beaucoup d’entre nous, je suis souvent déconcerté par l’évolution de notre Eglise et de notre société, mais je crois qu’il nous faut retrouver notre cœur d’enfant pour nous ouvrir à tout ce qu’il y a de beau, de vrai, de grand dans ce qui nait et apparait, dans ce qui se construit aujourd’hui. Un cœur d’enfant qui sache s’émerveiller des petites et grandes choses du quotidien. Un cœur d’enfant qui sache faire confiance à Dieu mais aussi en la jeunesse qui ne peut être pire que ceux qui l’ont précédé et qui invente le monde de demain.
Demandons à Dieu de nous donner ou redonner ce cœur d’enfant qui nous permet d’accueillir le Royaume de Dieu tel qu’il se dessine aujourd’hui.