Ouvrons les portes de notre cœur

Homélie du Père Jean-Luc Barrié :

St Luc nous donne de contempler l’évènement que nous fêtons aujourd’hui : le baptême de Jésus. Et il nous dit qu’au cours de cet évènement « le ciel s’ouvrit. » Qu’est ce que cela veut dire ? Comment le ciel peut-il s’ouvrir ?
Il faut savoir que les contemporains de Jésus imaginaient la terre plate, ayant la forme d’un disque. Sur cette terre vivant les hommes, au dessous était le pays des morts, d’où l’expression « descendre aux enfers » que nous utilisons dans le credo, et au dessus de la terre, la voute céleste, comme une coupole, derrière la quelle était le monde de Dieu, du divin. Trois mondes séparés. Quand Luc nous dit que le ciel s’ouvrit il nous explique que ce qui séparait le monde de Dieu du monde des hommes s’est ouvert, qu’une porte entre ces deux mondes a été ouverte et qu’il y a maintenant communication possible entre les deux. Cette ouverture, cette rencontre s’est déjà faite à la naissance de Jésus. En lui Dieu se fait homme, il se fait l’un de nous, il vient nous rejoindre dans notre monde qu’il vient habiter. Il n’y a plus de séparation entre le monde de Dieu et le monde des hommes, puisque Dieu s’est fait homme.

Cette ouverture du ciel m’a rappelé l’ouverture des portes par notre pape et notre évêque pour inaugurer cette année jubilaire qui a pour thème, pour fil rouge : « Pèlerins de l’Espérance. »
S’ouvre à nous une année durant laquelle nous sommes invités à mettre au cœur de notre vie, de notre foi cette recherche de l’Espérance. Dans le monde actuel, dans l’actualité de notre pays et du monde il faut bien reconnaitre que nous avons vraiment besoin de cette espérance et que peut-être elle est aussi plus difficile à trouver. Etre pèlerin cela veut dire marcher à la recherche de quelque chose que l’on a déjà un peu trouvé. On ne part pas en pèlerinage s’il l’on n’est pas un peu en recherche de Dieu, en attente de sa lumière, de ses grâces. Et si nous en sommes en attentes c’est que déjà il a touché notre cœur et l’a ouvert à sa rencontre. Nous ne le rechercherions pas si nous ne l’avions déjà trouvé comme l’a écrit St Augustin.
Etre pèlerin de l’espérance c’est donc la chercher, sachant qu’elle excite mais c’est aussi la porter à tous ceux que nous rencontrons sur le chemin de notre vie.
Ouvrons nos yeux à tous les signes d’espérance, aussi petits et discrets soient-ils et qui s’offrent à nous et auxquels nous ne sommes pas assez attentifs.
Pour être des pèlerins de l’Espérance, le pape François nous donne une clef important dans les commentaires qu’il a faits sur l’ouverture des portes du jubilé. Il a dit :
« J’ai voulu que la seconde Porte sainte soit ouverte ici dans une prison. J’ai voulu que chacun de nous qui sommes ici, à l’intérieur comme à l’extérieur, puissions avoir la possibilité d’ouvrir les portes du cœur. Et de comprendre que l’espérance ne déçoit pas »… « Quand les cœurs sont fermés, que les portes (du cœur) sont dures à ouvrir, on oublie la tendresse» … «L’espérance est comme une ancre que l’on jette et (que l’) on tire avec une corde. Parfois cela fait mal aux mains » …« La chose la plus importante, c’est ouvrir les cœurs. Les cœurs fermés, durs, n’aident pas à vivre. La grâce du Jubilé, c’est d’ouvrir (les portes) et surtout les cœurs à l’espérance. L’espérance ne déçoit jamais. ».
Ouvrons les portes de notre cœur, ouvrons les à la présence de Dieu, à sa Parole, à la puissance et à la lumière de son Esprit Saint, mais ouvrons les aussi à nos frères et sœurs, à leurs attentes et à leurs besoins.
Qu’au cours de cette année nouvelle le Seigneur nous donne la grâce d’ouvrir nos cœurs pour que nous devenions de vrais pèlerins de l’Espérance.