4 et 5 Octobre : Journée Mondiale du migrant et du réfugié

Homélie du Père Jean-Luc Barrié :
« Combien de temps, Seigneur, vais-je appeler, sans que tu entendes ? crier vers toi : « Violence ! », sans que tu sauves ? Pourquoi me fais-tu voir le mal et regarder la misère ? Devant moi, pillage et violence ; dispute et discorde se déchaînent. » En méditant ce passage de la première lecture du prophète Habacuc j’ai pensé que ces mots sont ceux de bien des hommes et femmes qui quittent leur pays, fuyant la misère ou la violence, pour traverser des déserts et la mer au risque de leur vie, en quête de paix et de quoi nourrir leurs enfants. En cette journée du migrant et réfugié ces mots raisonnent pour nous de manière toute particulière.
Cette journée a pour titre « Migrants, missionnaires d’espérance ».
Notre pape Léon nous offre à cette occasion une réflexion dont je vous donne quelques extraits.
« Beaucoup de migrants, de réfugiés et de personnes déplacées sont des témoins privilégiés de l’espérance vécue au quotidien, à travers leur confiance en Dieu et leur endurance face à l’adversité, dans la perspective d’un avenir où ils entrevoient l’approche du bonheur, du développement humain intégral. » et le pape de faire le lien avec l’expérience itinérante du peuple d’Israël qui chante dans le psaume 68 : «Tu répandis, ô Dieu, une pluie de largesses, ton héritage exténué, toi, tu l’affermis ; ta famille trouva un séjour, celui-là qu’en ta bonté, ô Dieu, tu préparais au pauvre » (Ps 68, 8-11).

Il nous dit aussi « Dans un monde assombri par les guerres et les injustices, même là où tout semble perdu, les migrants et les réfugiés se dressent comme des messagers d’espérance. Leur courage et leur ténacité sont le témoignage héroïque d’une foi qui voit au-delà de ce que nos yeux peuvent voir, et leur donne la force de défier la mort sur les différentes routes migratoires contemporaines. On peut également trouver ici une analogie évidente avec l’expérience du peuple d’Israël errant dans le désert, qui affronte tous les dangers avec confiance dans la protection du Seigneur. »
Il continue en disant « Les migrants et les réfugiés rappellent à l’Église sa dimension pèlerine, perpétuellement tendue vers l’atteinte de la patrie définitive, soutenue par une espérance qui est une vertu théologale. Chaque fois que l’Église cède à la tentation de la “sédentarisation” et cesse d’être peuple de Dieu en pèlerinage vers la patrie céleste, elle cesse d’être “dans le monde” et devient “du monde”. »
Le pape Léon nous invite, me sem 

ble-t-il, à changer notre regard sur les migrants et réfugiés et comme nous a invité St Paul dans la deuxième lecture « Bien-aimé, je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains. Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de pondération. »

Qu’à l’invitation de la Parole de Dieu, de St Paul et de notre pape nous sachions dépasser nos peurs, convertir notre regard et voir en nos frères et sœurs migrants et réfugiés des missionnaires d’espérance, et adopter un esprit de force et de pondération.