L’Evangéliste Jean nous donne à entendre la prière de Jésus à son Père, prière dans laquelle il lui parle de ses disciples et donc de nous. Au milieu de cette prière Jésus dit « je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés. » Voilà bien le but de Jésus, la raison de sa venue en notre humanité, de sa vie cachée à Nazareth, de son ministère public, de sa prédication, des signes qu’il a posé, de sa mort et de sa résurrection, que nous soyons comblés de joie. Dieu veut notre bonheur, il ne veut même que cela.
Cette joie n’est pas pour autant absence de difficultés et même de souffrance. Dans la phrase suivant Jésus évoque les persécutions que vont vivre ses disciples dans les premiers temps de l’Eglise. La joie qu’il veut pour nous n’a rien d’une vie en rose, ou d’un tapis rouge, du monde des bisounours. Elle est force pour nous permettre d’affronter les obstacles qui ne manquerons pas de jalonner notre chemin de vie. Cette joie c’est celle de la résurrection, de cette expérience faite par les apôtres de Jésus vivant au milieu d’eux après la mort. Une expérience qui a fait d’eux des missionnaires prêts à affronter la violence et la mort pour annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus Christ Sauveur.
Jésus nous donne dans sa prière deux sources de cette joie. La première est sa parole « Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. » La parole de Dieu est source inépuisable de joie pour nous. Elle nous donne de découvrir le visage de Dieu sur celui de Jésus, de l’entendre nous éclairer, nous guider, nous réconforter, nous encourager, nous fortifier. Cette Parole doit être au centre de notre vie chrétienne et je suis sûr qu’il ne suffit pas de l’entendre le dimanche à la messe, mais que nous avons besoin de la lire, de la méditer, de la prier régulièrement dans la semaine. Elle est une force de vérité qui nous sanctifie, qui nous rapproche de Dieu, qui nous fait entrer dans son intimité, qui nous met en communion avec lui. La rencontre de Dieu dans sa parole, toujours nouvelle parce que s’adressant à notre actualité, est un réservoir inépuisable de joie.
La deuxième source de joie que je relève dans la prière de Jésus est l’unité : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. » L’unité entre chrétiens, au sein de notre communauté paroissiale, de notre diocèse et de l’Eglise universelle. Une unité qui trouve sa raison d’être et son modèle dans l’unité trinitaire, l’unité absolue, sans le moindre accroc entre le Père, le Fils et le Saint Esprit. Il nous faut puiser dans la dynamique trinitaire l’unité qui doit régner entre nous. Nous sommes différents, nous n’avons pas tous les mêmes sensibilités, les mêmes priorités, les mêmes options pastorales, ce qui compte c’est que nous puissions vivre, avec ces différences, sans vouloir imposer notre particularité aux autres, dans l’unité, dans le respect, l’attention à l’autre, l’écoute, autour de celui qui nous rassemble et qui nous est commun : Jésus Christ ressuscité.
Ces deux sources de joie, la Parole de Dieu et l’unité ne sont concevables que si nous somme habités, animés, éclairés par l’Esprit Saint. Alors à quelques jours de la fête de Pentecôte, demandons cet Esprit en abondance pour nous même, pour nos frères et sœurs et pour toute l’Eglise.