« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. » ces mots du prophète Isaïe qui ont ouvert notre lecture de la Parole de Dieu, ses mots sont d’une actualité criante sur les terres qui ont vu la naissance de Jésus que nous fêtons ce soir. Déjà il y a plus de deux milles ans le peuple était sous le joug de l’occupant romain, la violence de ce dernier était écrasante. Aujourd’hui les canons, les chars, font encore trembler cette terre. Les morts se comptent par milliers, des femmes et des enfants souffrent et meurent dans une détresse absolue. Sur notre terre des peuples vivent dans les ténèbres de la guerre.
Mais nous proclamons ce soir qu’une lumière se lève sur ses ténèbres comme sur toutes les souffrances, sur les tempêtes des femmes et des hommes de ce temps, sur chacunes des ombres qui planent sur nos vies.
Cette lumière qui déchire le ciel n’est autre que celle de Dieu lui-même qui nous rend visite, Dieu qui se rend présent au cœur des tempêtes de nos vies. Comme au premier jour de notre ère, il se fait présent mais de façon des plus discrètes, des plus humbles, dans la personne d’un petit enfant couché sur la paille.
A Marie sa mère l’ange a dit : « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. » Ce qui sera confirmé à Joseph dans un songe. Le nom de Jésus qui signifie « Dieu sauve ». Mais l’évangéliste Matthieu site aussi le prophète Isaïe qui a écrit « Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
L’enfant qui vient de voir le jour est donc à la foi « Dieu qui sauve » et « Dieu qui est avec nous ».
Car il est né pour nous sauver, nous sauver du péché et la mort, nous sauver de toutes les tempêtes de nos vies, de toutes les ombres qui obscurcissent nos cœurs, nous sauver des ténèbres absolues de la mort. Mais pour cela il fallait qu’il se fasse « Dieu avec nous ». Dieu qui prend notre chair, qui se fait l’un de nous, qui vient assumer jusqu’au bout notre existence humaine jusque dans la souffrance et la mort, plongeant avec nous dans ses ténèbres.
Et c’est du fond de l’obscurité absolue du tombeau qu’il fait jaillir la vie dans sa résurrection, résurrection qui annonce la notre.
C’est par lui, que peut se lever une lumière, celle de l’espérance, celle de la paix, celle du pardon, de la tendresse et de l’amour.
Cette merveilleuse fête de Noël nous rappelle que Dieu se fait toujours présent à chacun d’entre nous et tout particulièrement quand nous sommes pris dans les méandres de la souffrance, quand l’obscurité de la nuit envahie nos cœurs.
Sa présence est force de vie, parce qu’elle est paix et tendresse, comme un enfant nouveau né. Elle est source et force d’espérance parce qu’elle éclaire d’un feu nouveau toute chose et qu’elle ouvre immanquablement un avenir.
Il est vrai que nous ne sommes pas toujours en capacité de le reconnaitre, aveuglés par les ténèbres nous ne pouvons voir sa lumière. Mais il est là, et si, malgré tout, nous nous tournons vers lui il saura se révéler à nous, éclairer notre chemin et nous conduire à sa paix. Cette bonne nouvelle n’est pas réservée à une élite, ce sont de simples et humbles bergers qui en ont eu la primeur. Alors, qui que nous soyons, nous sommes invités nous aussi à nous approcher de «Dieu avec nous », de « Dieu qui sauve. » Il est là au plus profond de nos cœurs où il demeure, blotti, comme dans la crèche de Bethleem, il nous attend. Et nous pouvons avec la multitude des anges chanter de tout cœur et à pleine voix, en demandant cette paix pour nous même, pour le monde et tout particulièrement pour son pays natal : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »