Demandons la grâce de savoir…

Etonnant récit de l’évangéliste Marc que cette guérison d’un sourd muet. Il nous avait habitué à des miracles bien plus simples et rapides : la belle mère de Simon que Jésus guérit en la faisant levé, un lépreux par la simple parole « je le veux soit purifié », le paralysé « lève toi, prend ton brancard et marche », sans parlé de la femme atteinte d’hémorragie à qui il suffit, en cachette, de toucher le manteau de Jésus pour être guérie. Et voilà que pour ce mal entendant il développe ce que les médecins d’aujourd’hui appellent un protocole. Jésus le prend tout d’abord à l’écart, il l’isole, puis il lui met ses doigts dans les oreilles, sa salive sur la langue, il lève les yeux au ciel, donc il prit son Père et enfin il prononce la parole « Effata ! »
« Ouvre-toi ». Comme pour en dire l’importance Marc nous donne le mot Araméen. Il ne le fera qu’une seule autre foi dans son évangile, quand Jésus sur la croix cris vers son Père « Eloï, Eloï, lama sabaqthanie» «Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Il est clair que Marc veut donner une importance toute particulière à cette guérison. Peut-être pour nous inviter à prendre très au sérieux cette parole de Jésus « Ouvre-toi ». Peut-être pour nous dire que notre maladie à nous aussi c’est bien d’être fermer, enfermé. D’avoir des yeux, des oreilles, des mains, un cœur fermés et qu’il est urgent d’entendre Jésus nous dire « ouvre-toi ».
Jésus nous dit avec Isaïe : n’ait pas peur, oublie tes craintes, quitte ton confort et tes sécurités qui t’enferment sur toi-même et ouvre-toi.
Ouvre-toi, ouvre tes oreilles et tes yeux, ouvre ton cœur aux appels de tes frères. Tes frères et soeurs qui sont dans le besoin, qui attendent de toi un geste de partage, de justice, de solidarité. Tes frères qui, désespérés, frappent à la porte de ton pays simplement pour sauver leur vie et celle de leur famille. Tes frères malades qui attendent une visite. Tes frères souffrants de solitudes quémandant un regard, un sourire, un mot, une poignée de main. Tes proches qui espèrent un peu d’attention, de douceur, de tendresse, d’écoute, de présence aimante.
« Ouvre-toi » nous dit Jésus. Ouvre ton cœur à la présence de Dieu au plus profond de toi, à la force de l’Esprit Saint qui vient te régénérer. Ouvre-toi à la Parole de Vie, à la prière, au dialogue, au cœur à cœur avec Dieu. Ouvre-toi à la force de la foi capable d’incendié toute ta vie. Ouvre-toi à la force de l’amour divin qui viendra irradier toutes tes pensées, tes paroles et actions.
« Ouvre-toi » nous dit Jésus. Ouvre-toi aux appels de ton Eglise, à la vie de ta communauté et à ses besoins. Pourquoi ne pas participer l’entretien et fleurissement de l’église, aux visites des malades, à la catéchèse des petits et des ados, aux équipes liturgiques, à la chorale, aux associations caritatives, à une équipe de réflexion, de lecture de la Parole de Dieu ou de prière, ou tout simplement à la vie matérielle de la paroisse…
« Ouvre-toi ! » Voilà les mots que nous lancent Jésus en ce début d’année pastorale. Si Marc a tellement mis en valeur ces mots c’est pour que nous les entendions, que nous les prenions au sérieux et que nous cherchions personnellement et ensemble de quel enfermement nous devons être guéris et à quelle ouverture il nous invite aujourd’hui et tout au long cette année.
« Ouvrons-nous » c’est probablement le meilleur moyen d’avancer à la suite de Jésus sur le chemin de sainteté, le meilleur moyen d’ouvrir notre cœur à son amour et notre vie à sa vie éternelle de joie et de paix éternelle.
En ce jour de la fête de la naissance de Marie demandons la grâce de savoir nous ouvrir comme elle à la volonté de Dieu pour le servir et servir nos frères, pour avancer sur le chemin de sainteté qui nous conduit comme elle à l’éternité.