Saint Paul nous a dit dans la deuxième lecture : «Soyez dans la joie», mais la joie ne se commande pas et lorsque nous sommes tristes, ou dans l’angoisse il ne suffit pas que quelqu’un nous dise : «sois dans la joie» pour que tout a coup tout aille bien et nous chantions d’allégresse !
La joie dont parle saint Paul n’est pas un sourire affiché, un rire nerveux ou forcé, mais la joie profonde de celui qui se sait aimé et sauvé! Le pape François a écrit : «La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours.»
Et qui sait si en ces temps de pandémie nous avons besoin de joie. Mais comment lui permettre de venir habiter notre cœur ? St Paul continue sa lettre et nous donne une réponse.
« Priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance ». Ouvrir notre cœur au Seigneur en lui donnant un peu de temps pour lire et méditer sa parole, pour lui parler dans un cœur à cœur amoureux, c’est un chemin sûr pour que la joie vienne nous habiter. Car Dieu seul est capable de nous donner cette joie. Mais saint Paul nous invite aussi à rendre grâce en toute circonstance, c’est-à-dire remercier le Seigneur de tout ce qui nous arrive. Même au cœur des pires difficultés nous pouvons trouver une raison de rendre grâce car il est bien rare que ne nous soit donné le cadeau d’une présence, d’un sourire, d’une parole, d’un geste et autre manifestation de l’amour, de l’attention, de la tendresse de Dieu qui, par nos frères, nous rappelle qu’il ne nous oublie jamais. Alors que naturellement nous voyons ce qui ne va pas, ce qui cloche, ce qui nous fait problème ou souffrir, apprenons à voir ce qui est beau, même petit, mais positif, constructif, ouvrant un avenir et la joie pourra habiter notre cœur de manière durable.
St Paul continue : « discernez la valeur de toute chose : ce qui est bien, gardez-le ; éloignez-vous de toute espèce de mal. » Le bien est source de joie. Développons la bienveillance, l’attention aux autres, l’ouverture, le partage, le don de soi, et notre cœur débordera de joie. Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir affirme le dicton. Le don que Jésus a fait de sa vie sur la croix lui a donné de ressusciter et a fait naitre une espérance et une joie infinie pour toute l’humanité.
L’Évangile de ce jour nous présente Jean Baptise comme un témoin. En ce temps de l’Avent, nos contemporains qui souffrent du confinement, de la crise sanitaire, et sociale qui en découle, dont on nous dit que leur moral est mis à mal, ils ont besoin plus que jamais de notre témoignage. Nous sommes appelés à témoigner de Jésus comme celui qui met de la joie en nos cœurs. Qui nous permet d’affronter toutes ces épreuves avec la confiance de celui qui se sait sauvé et accompagné, nourrit, fortifié, éclairé par Jésus, le Prince de la Paix, médecin des âmes et des corps. Nous ne sommes pas seuls dans l’épreuve, il est avec nous, et c’est là la grande source de la joie qui nous permet de tenir debout.
Pour nous préparer à Noël mettons en œuvre tous les moyens qui nous sont donné pour que grandisse la joie en nos cœurs et qu’elle illumine la vie de tous ceux qui nous côtoient.