« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi »
Ces paroles de Jésus sont bien difficiles à entendre. Comment l’aimer et lui signifier notre amour sinon en aimant de notre mieux tous ceux qui nous entourent ? Ne nous a-t-il pas dit « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères c’est à moi que vous l’avez fait ? »
Ces mots de Jésus veulent probablement éclairer des temps de persécutions pendant lesquels il faut parfois choisir entre sa fidélité au Christ et le bien de sa famille.
Peut-être aujourd’hui ne nous faut-il pas les prendre trop à la lettre et comprendre que Jésus veut nous dire que notre foi n’est pas adhésion à des idées, à une idéologie, une vision de l’homme, un projet ou des convictions mais bien un attachement à sa personne.
Etre chrétien c’est bien jouer sa vie sur le Christ, c’est lui accorder une confiance absolue, vouloir qu’il nous éclaire de sa Parole, qu’il nous fortifie de son Esprit Saint, qu’il nous nourrisse de son amour, qu’il nous guide sur le chemin du don de soi.
En cette période où des jeunes couples se donnent le sacrement de mariage nous comprenons que notre foi relève aussi d’une histoire d’amour entre Dieu et nous, d’un projet de vie avec lui, d’un don de soi par amour, d’une confiance, d’un abandon, d’une volonté de vivre de lui et par lui. D’où le besoin vital d’écouter sa Parole, de lui parler dans la prière, de communier à son corps dans le sacrement de l’eucharistie.
Tout cela exige de nous de faire des choix et même parfois des choix douloureux d’où les mots de Jésus sur le fait d’accepter de prendre notre croix, prendre notre part d’efforts, de renoncements, de sacrifices.
Et en même temps Jésus nous promet une réciprocité : « Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. »
Ce créé entre lui et nous un lien si fort, une telle communion, que tout ce qui nous touche de bon ou de douloureux le concerne aussi.
Que rien de ce que nous vivons ne peut le laisser indifférent, il communie à tout ce que nous vivons. Et c’est avec lui que nous les assumerons et ce jusqu’à l’ultime comme St Paul dans la deuxième lecture nous le rappelle « Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. »
Cela implique aussi que notre mission de chrétien, notre témoignage de foi, notre effort d’évangélisation auprès de nos proches et de tous ceux que nous rencontrons doit être guidé par cette conviction. Comme l’a écrit un collectif de théologiens français « Evangéliser n’est pas transmettre une information, mais faire connaitre un ami à un autre ami. Non pas vanter les mérites d’une doctrine comme s’il s’agissait d’un produit publicitaire, mais donner à goûter à la présence de Jésus. » Donner goût à la rencontre de Jésus, donner envie de rencontrer Jésus, de lui faire une place dans sa vie et dans son cœur simplement en témoignant de ce qu’il nous donne de vivre, ce qu’il fait jaillir de joie et de paix en nos cœurs.
La foi se vit en acte d’amour et de fraternité, de justice et de paix, et elle s’annonce par l’exemple dans l’humilité et la vérité d’actes concrets.
Que Dieu nous donne la grâce d’une telle foi et d’un tel courage missionnaire.