Si le pire, la mort, a été vaincu par Dieu alors…

« Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. »
En méditant cette phrase de l’Evangile de ce dimanche m’est venu à l’esprit ces parents qui pleurent leur fille décédée à 16 ans, cet homme qui vient de perdre sa sœurs d’une mort soudaine, cet autre qui vient d’apprendre qu’il a un cancer, telle personne qui a de graves problèmes financiers, sans parler des centaines de migrants noyés en méditerranée, et ceux qui ont perdu la vie ou un proche dans la guerre en Ukraine et ailleurs dans le monde.
Quand ce genre de tempête survient dans nos vies, bien souvent nous avons la sensation que Jésus dort au fond de la barque, que Dieu est sourd ou absent. Nous avons alors envie de crier avec Jésus sur la Croix : « Seigneur pourquoi m’as-tu abandonné. »
Et pourtant l’évangile de ce jour proclame « Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. »
Dieu nous aime d’un amour particulier, unique, personnel, infini. Nous avons tous et chacun une valeur immense, incommensurable à ses yeux. Il ne peut nous abandonner, il ne peut nous lâcher la main.
C’est pour cela que nous ne devons pas craindre même les pires tempêtes. Il ne nous les évite pas, il ne nous en préserve pas, comme il n’a pas préservé son propre Fils de la souffrance et de la mort sur la croix. Mais comme il l’a ressuscité le troisième jour, il nous faut garder l’assurance qu’il est capable de nous relever, de nous remettre debout et en marche, nous redonner vie après toutes les morts que représentent ces tempêtes qu’il nous faut affronter.
Si le pire, la mort, a été vaincu par Dieu alors chacune de nos épreuves, aussi grandes  et douloureuses soient elles, peuvent s’ouvrir sur un avenir et même nous rendre plus fort, plus vivant, plus proche encore du projet de Dieu.
Jésus ne s’est pas relevé, il ne s’est pas ressuscité tout seul. Il a été ressuscité par la force de vie et d’amour de Dieu le Père.
Nous aussi, quand l’épreuve nous terrasse, ce n’est pas en comptant sur nos propres forces que nous pourrons nous relever comme nous invite toutes les méthodes à la mode d’épanouissement et développement personnel. Non, c’est en nous reconnaissant faibles et impuissants que nous pourrons accepter que Dieu, et Dieu à travers nos frères et sœurs, puisse nous tendre la main et nous aider, nous permettre de nous relever.
C’est parce que nous ne comptons pas seulement sur nos propres forces que nous pourrons ressusciter, car cela implique faire confiance en Dieu, croire en lui, nous en remettre à lui. C’est aussi accepter que les choses se fasses à une vitesse que nous ne choisissons pas et d’une manière qui ne nous appartient pas. Plus tard nous pourrons relire notre histoire et y voir la main de Dieu qui, la plupart du temps, passe par un homme, une femme qui a été là au bon moment avec les mots, l’attitude, le geste qui nous a permis de nous relever.
Oui nous vallons bien plus qu’une multitude de moineaux. Et nous sommes invités, dans l’épreuve, à toujours garder confiance en cet amour infini de Dieu qui ne peut nous abandonner.