St Marc nous donne d’entrer dans le cœur de la mission de Jésus. On le voit qui, au long d’une journée, annonce l’Evangile, guéri des malades et prend le temps de s’isoler pour prier son Père.
Annoncer l’Evangile, être au service, soulager la souffrance de ses contemporains, et puiser la force de tout cela dans la prière, tel est aussi la mission qui nous est confié par notre baptême, une mission qui trouve sa source dans celle de Jésus et que l’on pourrait résumer par « aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimé. »
L’Annonce de l’Evangile, St Paul en parle avec force et conviction «annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » Témoigner de sa foi, oser parler de Jésus, dire tout ce qu’il provoque en nos vies, la joie et l’espérance qu’il met en nos cœurs, le sens qu’il donne à notre existence, la force de vie et d’amour dont il nous comble… tout cela n’est pas optionnel, c’est une nécessité, c’est vital pour notre propre foi, car elle grandit et s’affermit en se partageant.
Etre attentif aux plus pauvres, aux plus fragiles, aux souffrants, en faisant tout ce qui nous est possible de faire pour les soulager, parfois par une simple présence, une écoute, un sourire, mais aussi par notre partage, notre solidarité. Oser aussi, comme l’a fait Jésus à son époque, dénoncer tout ce qui opprime l’homme, tout ce qui l’empêche de donner, de développer le meilleur de lui-même, tout ce qui atteint à sa dignité, à sa grandeur intrinsèque… cela aussi n’est pas optionnel mais vital à notre vie de foi.
Enfin puiser dans notre relation à Dieu, dans le dialogue de la prière et de la méditation de sa Parole, la force, les lumières, l’amour pour vivre l’annonce de l’Evangile et la fraternité avec nos frères et sœurs les plus petits, nous est indispensable, plus que nécessaire.
Mais il est essentiel de comprendre que l’un ne va pas sans l’autre. Sans la prière, sans la rencontre régulière avec le Christ Jésus, comment témoigner de lui ? Comment parler de lui si nous ne le connaissons pas ? Comment l’annoncer s’il n’est pas au cœur de nos pensées et de nos journées ? C’est dans la prière que nous pouvons trouver les mots pour parler de lui. Mais c’est aussi dans la prière que nous pouvons faire le plein de son amour pour essayer d’en vivre ensuite dans nos différentes relations. La prière nous enrichi, nous comble de sa présence aimante et nous donne son Esprit Saint qui seul nous souffle les mots de l’annonce et les gestes de son amour.
L’un ne va pas sans l’autre car comment annoncer l’Evangile si d’abord nous ne sommes pas entrés en relation et même en amitié avec la personne à qui nous voulons nous adresser ? Et que serait une annonce de l’amour infinie de Dieu pour tout homme si elle n’était pas confirmée par des actes d’amour, de combat pour la justice et la paix ?
L’un ne va pas sans l’autre et si nous vivons cette attention à l’autre, ce désir de l’annonce et du service alors notre prière en sera enrichie, facilité, nourrie par toutes ces rencontres, elle se décentrera pour devenir toujours plus une prière à l’image de celle de Jésus.
La prière, l’annonce, la charité, se nourrissent, s’éclairent, se dynamisent l’une l’autre, c’est là un cercle vertueux, une relation créative.
Que Dieu nous garde de vouloir choisir entre ces trois éléments fondamentaux de la mission, ils ne font qu’un et dépendent totalement l’un de l’autre, et que son Esprit Saint nous guide sur ce chemin de sainteté qui est le chemin du bonheur absolue.