L’Evangile de ce jour commence et se termine par le même mot. « Restez éveillés » et « ce que je vous dis là, je le dis à tous : veillez ! »
« Veiller » tel sera le fil rouge de tout notre temps de l’Avent. Veiller pour se préparer à accueillir Dieu qui vient nous rejoindre en notre humanité, Dieu qui se fait l’un de nous à Noël.
Le veilleur c’est par exemple celui qui surveille les alentours, c’est la vigie qui scrute au loin le moindre signe pour sonner l’alerte si l’ennemi approche.
Mais on peut aussi veiller un malade. Rester à ses cotés, lui tenir la main, être là gratuitement pour lui, être attentif à ses moindres besoins, à son écoute, à sa disposition.
Nous somme donc invités à veiller pour ne pas laisser l’ennemi entrer en notre maison, dans notre cœur. Prendre garde à ne pas laisser par exemple les sentiments de haine, de rejet, de violence envahir nos pensées. Ne pas nous laisser gagner par une ambiance de méfiance ou de replis sur soi. Nous garder de la morosité ambiante et du désespoir.
Face à tous ces dangers pour notre âme, à tous ces obstacles à notre vie spirituelle, il nous faut être en éveil, être attentifs et lutter contre ces tentations.
Veiller aussi pour ne pas nous laisser endormir par l’habitude, la lassitude, la négligence. Nous réveiller de nos sommeils, de tous les « a quoi bon », « on a toujours fait comme ça », « de toute façon rien ne changera », « et puis c’est foutu » et j’en passe. Veiller pour rester dans l’espérance de la nouveauté toujours renouvelé que Dieu nous offre. Veiller pour que notre cœur reste ouvert et sensible aux attentes et souffrances de nos frères, pour que l’amour, la charité reste vive en nous et autour de nous. Veiller pour que notre foi ne s’affadisse pas, qu’elle reste bien le sel de notre vie.
Mais veiller peut-être aussi et surtout ce dont le prophète Isaïe dit à Dieu « Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main. »
Qu’elle belle prière ! Et quel programme pour ce temps de l’Avent qui s’ouvre aujourd’hui !
Veiller à nous laisser façonner par Dieu comme l’argile dans les mains du potier. Pour cela nous le savons il nous faut nous résoudre à ne pas tout maitriser, accepter de nous abandonner à lui, lui faire une totale confiance.
Pour y parvenir nous avons la prière, la lecture priée de sa Parole et les sacrements.
Veiller à lâcher prise, à nous en remettre à lui, à lui consacrer du temps pour qu’il puisse nous modeler à son image.
« Que ta volonté soit faite » répétons nous dans la prière du Notre Père. Veillons à nous laisser modeler par la volonté de Dieu. Laissons le nous conduire par les chemins qu’il choisira et qui ne seront peut être pas ceux que nous envisagions. Laissons-le-nous interpeller par les rencontres qu’il nous propose. Permettons-lui de transformer notre regard en le façonnant à l’image du sien. Osons le laisser dilater notre cœur pour que puissions aimer à sa manière.
Abandonnons-nous à ses mains pour lui permettre de nous façonner à son image et nous saurons l’accueillir au soir de Noël.