Le bonheur d’être chrétien !

Homélie du Père Jean-Luc Barrié

Nous fêtons aujourd’hui ces femmes et ces hommes que l’Eglise nous donne à admirer, à suivre, à prier parce qu’elle les a désigné comme saints. Pourtant Dieu seul est saint, mais il permet aux humains, ses enfants, de communier à sa sainteté, de vivre de cette sainteté, de grandir à sa ressemblance, et donc en sainteté.
Je suis sûr que nous avons chacun une sainte, un saint, de qui nous nous sentons plus proche pour de multiples raisons. Nous nous reconnaissons un peu en lui, ses paroles, ses actions nous touchent plus profondément ou nous avons trouvé en lui un appuie. C’est ce que l’Eglise nous invite à célébrer aujourd’hui. Si elle canonise, déclare saints, ces personnes c’est pour que nous puissions nous laisser éclairer, guider par eux, par leur exemple, leurs paroles. Mais aussi que nous puissions nous confier à eux pour qu’ils intercèdent auprès de Dieu en notre faveur.

Pour être déclaré saint par l’Eglise il faut avoir vécu de manière héroïque les vertus chrétiennes. Mais cela ne veut pas dire que nous ne fêtons aujourd’hui que des héros, des hommes et des femmes d’exception, extraordinaires, ayant eu des vies hors du commun.
Le pape François écrit : « Nous sommes tous appelés à être des saints en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes, là où chacun se trouve. »
Et c’est ce que confirme l’évangile de ce jour, évangile choisi par l’Eglise pour cette fête parce qu’il est un peu le guide, le GPS, d’une vie de sainteté, il est chemin de sainteté.
Jésus nous dit dans ces phrases qui commencent toutes par le mot « heureux » qu’être saint c’est entrer dans le bonheur de Dieu, le bonheur qu’il veut nous partager. C’est faire notre son bonheur.
Bonheur qui est humilité « heureux les pauvres de cœurs ». Une humilité qui consiste à ne pas compter sur nos propres forces, mais savoir au plus profond de soi que nous ne pouvons rien sans l’aide de Dieu et sans nos frères.
Bonheur d’accepter d’être sensible, de savoir s’émouvoir, de se laisser toucher par la souffrance de l’autre, de pleurer avec lui.
« Heureux les doux » Bonheur de renoncer à tout violence, violence physique, verbale, économique ou sociale… bonheur de choisir le dialogue, la bienveillance, la tendresse.
Bonheur d’être en quête de justice, d’agir pour la défendre et la faire grandir. Une justice qui nous parle de l’amour de Dieu pour chacun sans exception.
Bonheur qui nait du pardon, de la miséricorde, de la bienveillance, de l’attention à l’autre, qui ne laisse pas de place à la rancœur et encore moins à l’esprit de vengeance ou de revanche.
« Heureux les cœurs purs », heureux de vivre dans la vérité, de renoncer au mensonge, à l’hypocrisie, au faux semblant… bonheur d’être vrai avec soi et avec les autres.
Bonheur d’œuvrer à sauvegarder et faire croitre la paix autour de lui.
Enfin bonheur d’accepter de ne pas être compris, d’être contredit, parfois rejetés pour notre foi et ne pas en garder de rancunes et trouver en notre Seigneur la force de continuer, de persévérer malgré la souffrance parce que nous croyons que c’est en Dieu que se trouve le vraie bonheur.
Chemin de sainteté qui ce vit dans le quotidien, dans les occupations quotidiennes, comme le dit notre pape, dans les riens de chaque jour, qui ne se voient pas, ne font pas de bruit mais nous font entrer dans le bonheur de Dieu, qui font de nous des saints à l’image de notre Dieu.
Qu’à la prière de tous ceux qui nous précèdent sur ce chemin, le Seigneur nous donne la grâce de sa sainteté.