L’Évangile de ce dimanche se termine sur le même constat sur lequel il débute « Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! » Jésus enseigne avec autorité ! C’est le constat que font ses contemporains.
Nous savons que cette autorité vient du fait qu’il est le Verbe de Dieu, la Parole de Dieu faite chair, Dieu lui-même fait homme pour se révéler à nous et pour s’adresser à nous de la manière la plus forte qui soit, en étant l’un de nous.
De fait sa Parole est forte, puissante. Elle est réconfortante et porteuse d’espérance : « Je vous appelle mes amis », « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. », « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » , « Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. », « Je suis avec vous jusqu’à la fin des temps.»
Mais elle peut être aussi acérée comme une épée à deux tranchants comme le dit St Paul. « Aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimé », « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis », « aimez vos ennemis », « chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ses plus petits qui sont mes frères c’est à moi que vous ne l’avez pas fait », « Si ton œil te pousse au péché arrache-le », « va, vends tout ce que tu possèdes, donne le aux pauvres et suis moi »…
La Parole de Dieu est à la fois lumière, chaleur, espérance et joie mais aussi exigence, questionnement, remise en cause.
Lire, méditer l’Évangile c’est mettre sa vie sous cette lumière, au contact de cette force, de cette puissance, de cette autorité.
Elle est aussi toujours nouvelle, elle est un enseignement toujours nouveau. J’ai commencé à lire et prier la Parole de Dieu quotidiennement en rentrant au séminaire en 1978. Et je dois reconnaitre que je suis toujours aussi émerveillé de la nouveauté pour moi de chacune de ses phrases. Ces mots écrit il y a presque 2000 ans, sont toujours d’actualités, mieux ils parlent toujours et de façon renouvelée à notre actualité.
Ces phrases, qui n’ont pas changées, se mettent en résonnance, elles chantent de manière différente au contact de ce qui fait l’actualité du lecteur. La Parole de Dieu, sans changer, s’harmonise avec l’aujourd’hui de chacun. C’est là sa grande richesse, c’est là sa spécificité, elle est, non pas des lettres mortes sur du papier, mais Parole vivante, Parole de Dieu pour moi aujourd’hui. Il en est ainsi par la force de l’Esprit Saint qui nous donne de les entendre comme Parole de Dieu pour nous aujourd’hui.
Une des constitutions les plus importantes du Concile Vatican II « Dei Verbum » demande à ce que la lecture de la Parole de Dieu soit au cœur de toute la vie de l’Église mais aussi au cœur de toute vie chrétienne. Et je crois que nous sommes loin d’avoir mis en œuvre ce que préconise le concile à ce sujet. Lire, méditer, prier l’Évangile tous les jours seuls ou en groupe devrait être au centre de notre vie spirituelle, de notre vie chrétienne. Le concile nous dit « Que les chrétiens se rappellent aussi que la prière doit aller de pair avec la lecture de la Sainte Écriture, pour que s’établisse un dialogue entre Dieu et l’homme, car « nous lui parlons quand nous prions, mais nous l’écoutons quand nous lisons les oracles divins .» Notre prière doit toujours être éclairée, stimulée, par l’écoute de la Parole de Dieu, ainsi que toutes nos rencontres et réunions pour que ce soit bien sous sa lumière que nous partageons et travaillons à son Royaume.
Et le concile conclu en écrivant « De même que l’Église reçoit un accroissement de vie par la fréquentation assidue du mystère eucharistique, ainsi peut-on espérer qu’un renouveau de vie spirituelle jaillira d’une vénération croissante de la Parole de Dieu, qui « demeure à jamais » »
Que Dieu nous donne la grâce de ce renouveau en nous aidant à nous mettre quotidiennement, personnellement et communautairement à son écoute.