Homélie du Père Barrié
Présentation par notre évêque du jubilé « Pèlerins d’espérance » ouvert officiellement dans notre diocèse ce dimanche à la Cathédrale de Vabres l’Abbaye, avec l’envoi en mission de l’équipe pour le jubilé des jeunes.
« L’espérance ne déçoit pas », est le titre de la Bulle d’indiction du Jubilé ordinaire délivrée par le Pape François aux Eglises des cinq continents. Elle contient des supplications, des propositions, des appels pour les prisonniers, les malades, les personnes âgées, les pauvres, les jeunes, et annonce les nouveautés d’une Année Sainte qui aura pour thème « Pèlerins de l’espérance ».
Le Pape rappelle deux anniversaires importants : la célébration en 2033 du bimillénaire de la Rédemption et le 1700e anniversaire du premier grand concile œcuménique de Nicée. Aujourd’hui encore, des « positions divergentes » empêchent de célébrer le même jour « l’événement fondateur de la foi », souligne-t-il, rappelant que toutefois, « par un concours de circonstances providentiel, cela aura précisément lieu en 2025 »
Le Pape décrète que la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre sera ouverte le 24 décembre 2024. Le Jubilé se terminera par la fermeture de la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre le 6 janvier 2026.
Le souhait de François est que « le premier signe d’espérance » du Jubilé puisse se « traduire par la paix pour le monde plongé, une fois encore, dans la tragédie de la guerre ». « Oublieuse des drames du passé, l’humanité est soumise à une nouvelle et difficile épreuve qui voit nombre de populations opprimées par la brutalité de la violence. Comment est-il possible que leur appel désespèré à l’aide ne pousse pas les responsables des nations à vouloir mettre fin aux trop nombreux conflits régionaux, conscients des conséquences qui peuvent en découler au niveau mondial ? Est-ce trop rêver que les armes se taisent et cessent d’apporter mort et destruction ? ».
Le Pape observe avec inquiétude la « baisse préoccupante de la natalité » dans différents pays et pour diverses raisons : « rythmes de vie frénétiques », « craintes concernant l’avenir », « manque de garanties professionnelles et de protections sociales adéquates », « modèles sociaux » dans lesquels prévaut la recherche du profit et non de la relation. Pour le Pape, il est « urgent » que les croyants et la société civile apportent un « soutien convaincu », le « désir des jeunes d’engendrer de nouveaux enfants » afin que l’avenir soit « marqué par le sourire de nombre d’enfants qui viendront remplir de trop nombreux berceaux vides ».
François demande ensuite des « signes tangibles d’espérance » pour les prisonniers. Il propose aux gouvernements des « formes d’amnistie ou de remise de peine », ainsi que des « parcours de réinsertion dans la communauté ». Surtout, le Pape appelle à « des conditions dignes pour ceux qui sont emprisonnés », au « respect des droits humains » et à « l’abolition de la peine de mort ». Pour offrir aux détenus un signe concret de proximité, le Souverain pontife a ouvert lui-même le 26 décembre une Porte Sainte dans une prison.
Des signes d’espérance seront également offerts aux malades, à domicile ou à : « Le soin envers eux est un hymne à la dignité humaine ». L’espérance est également nécessaire aux jeunes qui voient si souvent « leurs rêves s’effondrer ». « L’illusion des drogues, le risque de la transgression et la recherche de l’éphémère créent, plus en eux que chez d’autres, des confusions et cachent la beauté et le sens de la vie, les faisant glisser dans des abîmes obscurs et les poussent à accomplir des gestes autodestructeurs ». « Nous ne pouvons pas décevoir », déclare François.
Le Pape demande à nouveau que les attentes des migrants «ne soient pas contrariées par des préjugés et des fermetures ». « De nombreuses personnes exilées, déplacées et réfugiées sont obligées de fuir en raison d’événements internationaux controversés pour éviter les guerres, les violences et les discriminations. La sécurité ainsi que l’accès au travail et à l’instruction doivent leur être garantis, éléments nécessaires à leur insertion dans leur nouveau contexte social ».
Le Pape n’oublie pas, dans la Bulle, les nombreuses personnes âgées qui connaissent la solitude et l’abandon. Il n’oublie pas non plus les « milliards » de pauvres qui « manquent souvent du nécessaire pour vivre ». Ils « souffrent de l’exclusion et de l’indifférence de beaucoup ». « Il est scandaleux », selon François, que les pauvres constituent la majorité de la population d’un monde « doté d’énormes ressources largement consacrées aux armement ». Il appelle ensuite à un élan de générosité de la part des riches et renouvelle son appel à la création d’un « Fonds mondial […] en vue d’éradiquer une bonne fois pour toutes la faim » avec l’argent des dépenses militaires.
Une autre invitation sincère est adressée aux nations les plus riches pour qu’elles «se décident à remettre les dettes des pays qui ne pourront jamais les rembourser ». « C’est plus une question de justice », écrit le Pape François, « aggravée aujourd’hui par une nouvelle forme d’iniquité », comme la « dette écologique », en particulier entre le Nord et le Sud.
Dans la bulle du Jubilé, le Pape invite à regarder le témoignage des martyrs, appartenant aux différentes traditions chrétiennes, et exprime le désir qu’au cours de l’Année Sainte « une célébration œcuménique […] soit mise en évidence ».
François parle ensuite du sacrement de la pénitence et annonce la poursuite du service des Missionnaires de la Miséricorde, mis en place lors du Jubilé extraordinaire. Il demande aux évêques de les envoyer là où « l’espérance est mise à rude épreuve » ou là où « la dignité de la personne est bafouée ».
L’évêque de Rome adresse « une invitation particulière » aux fidèles des Églises orientales qui « ont tant souffert — souvent jusqu’à la mort — en raison de leur fidélité au Christ et à l’Église ». Ces frères « doivent se sentir particulièrement les bienvenus dans cette Rome qui est aussi leur Mère ». Une pensée va également aux frères et sœurs orthodoxes qui vivent déjà « le pèlerinage de la Via Crucis », contraints de quitter leur pays à cause de la violence et de l’instabilité.
François invite également les pèlerins qui viendront à Rome à prier dans les sanctuaires mariaux pour invoquer la protection de Marie, afin de « faire l’expérience de la proximité de la plus affectueuse des mamans qui n’abandonne jamais ses enfants ».