Qu’elle peut bien être cette eau ?

« Donne-moi à boire. »
Tels est la demande de Jésus à cette femme de Samarie qui vient  puiser de l’eau au puits à l’heure où elle imagine et souhaite ne rencontrer personne.
« Donne-nous de l’eau » avons-nous prié cet été au moment de la sécheresse et il semble que cette eau si précieuse n’a pas fini de nous  manquer, et que cette année sera aussi difficile pour beaucoup. Les spécialistes nous disent qu’elle va devenir un enjeu stratégique dans les rapports entre les pays, et que l’on pourrait bien connaitre des conflits armés lié à sa rareté dans certaines régions du monde qui sont bien entendu les plus pauvres.

Tout cela parce que l’eau c’est la vie et qu’il n’y a pas de vie sans eau. L’Eglise l’a bien compris quand dans le sacrement du baptême qui nous associe intimement à la mort et à la résurrection du Christ Jésus elle utilise l’eau pour faire de nous les héritiers de la vie divine.
Il nous est donc essentiel, en ce temps de carême, de réfléchir à notre utilisation personnelle et collective de l’eau potable. Ce peut être un effort de carême, une sorte de jeûne, que de veiller à en gaspiller le moins possible, à limiter notre consommation au strict nécessaire, au besoin en sacrifiant quelques plaisirs et conforts.
Mais Jésus invite la Samaritaine et nous même à aller plus loin :
« Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’,  c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. »
L’eau vive est celle qui jaillie de la source pas du fond du puits.
« Celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » dit Jésus.
Qu’elle peut bien être cette eau ?  A travers l’image de la source Jésus nous parle de lui-même. Il est l’eau vive qui donne la vie éternelle, et qui comble toutes nos soifs, tous nos désirs les plus profonds.
C’est en lui que nous pouvons puiser le sens de notre vie, la joie et la paix du cœur, la force d’assumer les aléas auxquels nous sommes confrontés, le courage et la confiance face aux difficultés et la force de répondre pleinement à notre vocation.
« Seigneur, tu n’as rien pour puiser,  et le puits est profond. »
Pour puiser à cette  source nous avons la prière, ce dialogue intime avec Dieu, à l’image de celui de la Samaritaine avec Jésus, dans lequel nous pouvons parler à Dieu de tout ce qui nous tient à cœur sans crainte ni retenue. Un dialogue pour lui demander son aide, pour le remercier, pour le louer, pour crier notre souffrance ou notre désespoir. Un dialogue qui est aussi écoute de sa Parole , par la lecture, la méditation de son Evangile. Un cœur à cœur avec Dieu.
Durant ce carême, avec la Samaritaine, allons au puits ou plus exactement à la source, pour, comme elle, le rencontrer, dialoguer avec lui, et le laisser nous emplir de sa personne, le laisser faire sa demeure en nous comme il dit souvent dans l’évangile de Jean. Tel  est un carême qui peut plaire à Dieu, et peut  nous faire grandir en sainteté, un temps où nous lui faisons une de place pour qu’il puisse nous rejoindre et habiter chacune de nos vies.