« Les Juifs récriminaient contre Jésus parce qu’il avait déclaré : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » nous dit St Jean.
On peut imaginer que leurs récriminations ne se faisait pas de manière très constructives ni bienveillantes. Les évangiles témoignent de la violence verbale et même physique dont sont capable les opposants à Jésus.
« Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »
Il nous faut reconnaitre qu’il leur était bien difficile de comprendre ces mots qui ne prendront sens que sur la croix où Jésus donne sa vie et dans sa résurrection. Jésus est mort sur la croix pour que nous puissions entrer un jour en sa vie divine, que nous puissions partager la plénitude de sa gloire pour l’éternité. (baptême)
Ses mots prennent sens aussi dans le sacrement de l’Eucharistie qui fait mémoire de la mort et de la résurrection de Jésus, sacrement dans lequel il se rend présent sous le signe du pain et du vin, et vient nous nourrir de sa vie divine, de sa force de vie et d’amour. Il se donne lui-même en nourriture pour nous donner part à son amour et à sa vie divine. Il nous nourrit de son amour pour nous permettre à notre tour de donner notre vie par amour au service de nos frères et sœurs.
« Tout l’effet de la participation au corps et au sang du Christ est de nous transformer en ce que nous consommons. » a écrit St Léon le Grand.
Par la communion au corps du Christ il fait de nous son corps, il nous uni à lui et nous uni les uns aux autres d’une manière unique.
Benoît XVI écrit dans son encyclique « Dieu est amour » : « Nous devenons un seul corps, fondu ensemble dans une unique existence…. A partir de là, on comprend maintenant comment agapé (amour) est alors devenue aussi un nom de l’Eucharistie : dans cette dernière, l’agapè de Dieu vient à nous corporellement pour continuer son œuvre en nous et à travers nous »
Alors comment pouvons nous diviser, nous invectiver, récriminer les uns contre les autres, comme les contemporains de Jésus, sur un sujet comme l’eucharistie, comme nous l’avons vu ces derniers temps sur les réseaux sociaux ?
Nous avons des sensibilités spirituelles différentes, des perceptions divergentes de la liturgie, des conceptions diverses du rapport entre l’Eglise et le monde… Mais je crois que communier au même Corps du Christ, nous laisser nourrir de son amour et de sa miséricorde infinie révélée dans sa mort et sa résurrection, devrait nous amener à vivre nos différences à l’école de ce que nous dit St Paul dans la deuxième lecture nous invitant à toujours chercher à imiter Dieu.
« Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté. Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ. » nous dit-il.
Puissions nous l’entendre et essayer de notre mieux de vivre ainsi pour ne pas trahir dans notre existence de tout les jours ce que nous vivons, ce que nous recevons, ce à quoi nous communion dans le sacrement de l’Eucharistie. Devenons réellement, par notre manière d’être, le Corps du Christ, signe de l’amour de Dieu, instrument de sa miséricorde, porteur de sa paix et de son espérance, et ce pour le salut du monde.