Le feu de l’amour

Homélie du Père Jean-Luc Barrié

Jean-Baptiste annonce la venue du Messie et il invite chacun à se préparer à l’accueillir en purifiant sa vie et son cœur. « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi… Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »

Jésus est le Messie attendu qui baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Quel est donc ce feu ? Peut-être celui de l’amour fou, inconditionnel, absolu qu’il est venu nous révéler par sa naissance, sa prédication, ses actes et paroles, et par sa mort et résurrection. Le feu de l’amour.
C’est à ce même feu que nous invite Jean-Baptiste pour nous préparer à accueillir Jésus : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! »

C’est de ce même feu de l’amour que St Paul nous parle dans la lettre aux Philippiens. « soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes… Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. »
Etre dans la joie ne se commande pas. Mais l’on peut toujours essayer d’éliminer, d’éloigner ce qui empêche d’accueillir cette joie que Dieu nous donne. Je pense en particulier à ces pensées négatives que nous ruminons sans cesse, que nous repassons inlassablement dans notre esprit un peu à la manière de ses images de guerre et de violence qui tournent en boucle sur les chaines d’info en continue et qui ne peuvent, si nous les regardons, que nous conduire au désespoir.
Etre bienveillant. Faire preuve de bienveillance c’est faire l’effort de voir chez quelqu’un ce qu’il y a de beau, de vrai, de grand dans son cœur et dans sa vie au lieu de se focaliser sur ce qui nous déplait en lui. C’est vrai pour ceux qui nous entourent mais aussi pour ceux que nous avons plus de mal à aimer et également pour notre regard sur le monde, sur notre société, sur notre Eglise.
« Ne soyez inquiets de rien » nous propose St Paul. A quoi cela sert-il de s’inquiéter pour ce qui risque d’arriver quand on sait qu’en général, ce qui arrive c’est ce à quoi nous n’avions pas pensé ? Ne pas nous inquiéter c’est faire confiance, c’est avoir foi en Dieu présent à nos cotés et dans le monde. Croire qu’avec lui tout est possible et qu’un avenir est toujours ouvert.
Enfin St Paul nous dit « en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce » Accrochons nous à Dieu, agrippons nous à lui par la prière, ce cœur à cœur amoureux, n’oublions pas de le remercier, de lui rendre grâce et de lui dire notre amour.
Et aujourd’hui demandons, pour que nous sachions l’accueillir à Noël, de mettre en nos cœurs sa joie, sa bienveillance, sa confiance et la grâce de la prière.