Homélie du Père Jean-Luc Barrié :
Une fois de plus Jésus nous invite à l’amour. « Aimez vos ennemis » nous dit-il. Il nous invite à un amour pour nos frères et sœurs qui soit à l’image de celui du Père qu’il est venu nous révéler.
« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. » Un phrase qui nous rappelle son commandement unique « Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimé ».
Aimer comme Jésus, comme le Père, c’est aimer d’un amour absolu et c’est cet amour qu’il nous décrit dans ce passage de l’évangile de Luc, un amour qui va jusqu’à aimer ses ennemis. Un amour dont la mesure est la démesure comme l’a écrit St Augustin. Dieu aime tout le monde, « il est bon pour les ingrats et les méchants », nous dit Jésus.
Alors comment pouvons-nous approcher un tant soit peu un tel amour dans notre quotidien ?
Un professeur du séminaire qui avait de l’humour et de la sagesse nous avait dit « le plus sûr c’est d’essayer de ne pas se faire d’ennemi. » Pas bête ! Mais allez dire cela aux Ukrainiens, aux Israéliens et aux Palestiniens !
Oui aimer, être miséricordieux comme Dieu n’est pas à notre portée. Nous avons besoins de la force de son Esprit Saint, de la lumière de sa parole et de l’aide de l’Eglise et encore il est probable que nous n’approchions que de très loin cet amour inconditionnel et absolu.
Jésus nous offre, peut être pour ne pas nous décourager, une première marche à gravir dans cet escalier de la sainteté qui a de quoi nous donner le vertige.
« Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. ».. «Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. »…
Dans un premier temps essayons au moins de ne pas faire aux autres ce que nous ne voudrions pas qu’ils nous fassent. Essayons de ne pas les juger ni dans nos cœurs ni dans nos paroles.
Qui sommes nous pour juger nous qui ne connaissons pas les profondeurs cachés du cœur de nos frères et sœurs et même qui ne connaissons pas la profondeur ce notre propre cœur ? Et surtout, au risque de nous tromper, ne condamnons pas les autres qui qu’ils soient.
Nous souhaitons tous que les autres aient sur nous un regard positif, bienveillant, qu’ils sachent nous pardonner ou excuser nos petites et grandes faiblesses, nos défauts et nos erreurs. Alors essayons de faire de même, de faire pour eux ce que nous souhaitons qu’ils fassent pour nous et nous pourrons, avec l’aide de Dieu, gravir la première marche de cet impressionnant escalier de la sainteté qui consiste à aimer comme lui nous aime, à être miséricordieux comme il l’est pour nous.
Que Dieu nous en donne la grâce.