Homélie du Père Jean-Luc Barrié :
Dans la première lecture Luc nous donne d’assister à la naissance de l’Eglise avec l’arrivée de l’Esprit Saint sur les apôtres. Cet Esprit que Jésus leur avait promis comme nous le rappelle l’évangile de ce jour. La première conséquence du don de l’Esprit Saint, son premier effet, est que les apôtres témoignent de leur foi, annoncent l’Evangile. « Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. » et la foule de ceux qui les écoutent les entendent dans leur propre dialecte nous dit Luc.
Voilà l’effet de l’Esprit Saint. Tout d’abord il fait disparaitre la crainte des apôtres, eux qui s’étaient enfermés par peur de finir comme Jésus sur la croix, les voilà qui ne craignent plus rien, qui sortent et proclament la Bonne Nouvelle de sa résurrection à la foule. Ensuite il y a cette capacité à être compris par leurs auditeurs dans leur propre langue, c’est-à-dire la capacité de parler à tous mais surtout à chacun avec les mots qui sont capables de toucher, de parler à la particularité, à l’unicité de chaque être humain.
Cette expérience extraordinaire que vivent les apôtres nous est aussi offerte. Nous avons tous reçu l’Esprit Saint à notre baptême, à notre confirmation, à chaque sacrement reçu. Il habite notre cœur et il est de notre responsabilité de nous mettre à son écoute, de lui laisser la place, de lui demander de nous éclairer, de nous réconforter, de nous donner du courage et les mots pour annoncer sa Bonne Nouvelle.
Car comme pour les apôtres notre première mission comme baptisés est bien d’annoncer son Evangile à tous ceux que nous rencontrons. Nous pouvons en être effrayés. Que dire ? Comment le Dire ? Comment cela sera-t-il reçu ?
Il n’est pas de recette, ni de réponses absolues à ces légitimes questions. Mais l’Esprit Saint nous indique le chemin et il nous rassure.
Tout d’abord il nous faut parler la langue de celui ou celle à qui nous nous adressons. Pour cela il nous faut d’abord l’écouter.
Le Cardinal Joseph de Kesel a écrit : « Si je veux faire connaître l’Evangile à quelqu’un je ne puis le faire que dans une rencontre avec lui. Une rencontre digne de ce nom, dans laquelle je rencontre l’autre comme autre, le reconnais et l’apprécie dans sa différence… Une rencontre ne se fait jamais avec des arrières pensées. … C’est l’amitié qui évangélise. » et le pape Léon XIV à dit Lundi dernier que pour évangéliser « Il ne s’agit pas de donner, à des questions exigeantes, des réponses hâtives mais de se faire proches, d’écouter ».
Entrer en relation, en amitié, signifier l’amour et la tendresse de Dieu, l’intérêt qu’il porte à notre vie, à nos questions, à nos doutes, à nos attentes, c’est dans cette écoute que l’Esprit Saint nous donnera les mots pour évangéliser.
L’Esprit Saint a poussé les apôtres à annoncer l’Evangile, il nous pousse de même à être missionnaire, à témoigner de notre foi humblement, dans le respect de l’autre, dans l’attention à ses attentes, aux paroles qui peuvent le toucher, en veillant à ne pas le blesser d’aucune manière, ni à sembler vouloir le convaincre car Dieu seul converti les cœurs, lui seul provoque la rencontre et fait naitre la foi.
Demandons à l’Esprit Saint de nous éclairer, de nous apprendre à témoigner comme il le désire, à trouver les attitudes et mots justes. Qu’il nous donne la force et le courage d’être de vrais missionnaires au sein de nos familles et de nos relations, pour que tous puissent découvrir la joie d’être enfants de Dieu comme nous la dit St Paul.