La mission de saint Fleuret, la nôtre aussi

Homélie du Père Jean-Luc Barrié :
« Réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »
Nous fêtons aujourd’hui un homme dont le nom est inscrit dans les cieux : St Fleuret. A la lecture de cet évangile il saute aux yeux qu’il a été un bon disciple qui a entendu et mis en pratique les paroles du Christ. Au 7ème siècle il arrive de Rome où, à l’appel du pape, il s’est rendu pour reconstruire la paix en l’Eglise que mettait à mal l’hérésie Arienne. Il met en œuvre la parole de Jésus : « dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘Paix à cette maison.’ ». Il accepte l’hospitalité de son ami l’Abbé Clarius comme le demande Jésus « Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ». Il guérit un paralytique en bénissant un pain qu’il lui donne à manger et il donne une source au village en temps de sécheresse. « Guérissez les malades » à dit Jésus. Enfin il annonce l’Evangile et la légende dit que les habitants étaient charmés par la douceur de ses entretiens sur l’éternité, comme l’a demandé Jésus « Dites-leur : ‘Le règne de Dieu s’est approché de vous.’ »
Depuis notre baptême nos noms à nous aussi sont inscrits dans les cieux parce que nous somme nous aussi appelé à la même mission que les 72 et que St Fleuret. Et il est bon que nous puissions entendre ce que dit Jésus du comment de cette mission.
Il nous invite à partir les poches vides « Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, » nul besoin de bagages, de diplôme, il suffit d’un cœur uni au Seigneur, l’écoute de sa Parole la force de son Esprit Saint et vivre cette mission en Eglise, Jésus les a envoyé deux par deux pour nous le rappeler.

« Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘Paix à cette maison.’ » nous ne pouvons être missionnaire du Christ que si nous ne sommes porteurs et artisans de paix. L’esprit de division, de compétition est contraire à l’Evangile, il lui fait obstacle.
« Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert » Je crois que c’est là une invitation de Jésus à accepter celui que je rencontre dans ce qu’il est, dans sa différence, dans ce qui lui propre.
C’est aussi reconnaitre en lui les traces de l’action de l’Esprit Saint qui nous précède toujours dans le cœur et dans la vie de celui auprès de qui nous voulons témoigner de notre foi. Notre Eglise ne peut choisir de ne servir que des hommes et femmes qui répondraient à tous les critères du bon chrétien, elle est envoyée prioritairement, à la suite de Jésus, auprès des pécheurs, des malades, des exclus. « Ce ne sont pas les biens portants qui ont besoins du médecin mais les malades » à dit Jésus.
« Guérissez les malades » Nous ne sommes pas tous docteurs en médecine mais nous pouvons faire de l’Eglise un hôpital de campagne comme le disait le pape François. Nos contemporains souffrent de bien des maux comme la perte de sens, la perte d’espérance, la peur de l’avenir, la détresse affective, la solitude et aussi la souffrance physique ou psychologique ou la pauvreté. Nous avons tous la capacité de donner un peu de réconfort, d’amour, de tendresse, de nos biens matériels, d’un sourire, d’une parole de réconfort et témoigner de la joie et de l’espérance que fait naitre en nous notre foi en Jésus Christ.
Enfin, « Dites-leur : ‘Le règne de Dieu s’est approché de vous.’ ». Cela signifie témoigner de notre foi, humblement, sans orgueil, sans désir de convertir, sans prosélytisme, mais en vivant de l’amour de Dieu, en donnant autour de nous des signes de sa tendresse pour chacun, en osant dire combien il est cher à notre cœur, combien il nous comble et donne sens à notre vie. St Paul VI a dit « Les hommes d’aujourd’hui ont plus besoin de témoins que de maîtres. Et lorsqu’ils suivent des maîtres, c’est parce que leurs maîtres sont devenus des témoins. »
Que Dieu nous donne la grâce d’être ses témoins à l’image, à la suite et avec l’aide de St Fleuret.