Avec la force de l’Esprit Saint…

Les lectures de la Parole de Dieu de ce dimanche nous invitent à la prière de louange. « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! » s’écrit le prophète Zacharie. « Je t’exalterai, mon Dieu, mon Roi ; je bénirai ton nom toujours et à jamais ! » chante le psaume 144.  « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange » tel est la prière de Jésus lui-même.
Oui la prière de louange et d’action de grâce, est une prière profondément chrétienne. Elle est belle et essentielle. Elle est très présente dans la bible et toute la tradition chrétienne. Elle est l’expression de notre reconnaissance à Dieu pour tout ce que nous lui devons. Elle est l’expression de notre amour pour lui. Elle fait aussi grandir en nos cœurs la joie et l’espérance.
Mais peut-être avons-nous parfois du mal à la laisser jaillir de notre cœur, à même y penser, tant notre esprit est préoccupé, et que notre prière n’est plus que demande d’aide.  Il faut dire que l’actualité, surtout celle dont nous nourrissent les médias est bien souvent faite presque uniquement de malheur, de souffrance, de danger et de crises. Peut-être aussi que nos propres vies, celles de nos proches, de nos villages, de nos communautés sont endeuillées, attristées par la maladie, la souffrance, l’inquiétude pour l’avenir, le sentiment d’abandon, et tant d’autres noirceurs.
Pour chanter les louanges de Dieu nous ne pouvons ni ne devons nous fermer les yeux sur nos souffrances, celles de nos frères et sœurs, ni sur les inquiétudes justifié de notre époque, sur les crises diverses qui la traversent, et qui touchent aussi notre Eglise.
Alors comment chanter les louanges de Dieu ?  Peut être que Jésus nous donne une clef avec la phrase de l’évangile de ce jour « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur,  et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau, léger. »
Dans notre région, avant l’arrivée du tracteur, nous attelions toujours les bœufs par paire. Et pour mettre un novice sous le joug, la première fois on l’attelait à un ancien. Ce dernier le calmait et lui apprenait à porter le joug et à peiner le moins possible.
Jésus nous invite à prendre son joug, donc celui auquel il est déjà attelé !  Il nous propose donc de le prendre et de tirer avec lui. Il nous invite à prendre notre part du fardeau de la vie du monde et de notre propre vie, de le porter avec lui mais de ne surtout pas essayer le porter seul.
Etre son disciple ne consiste pas vouloir être dispensé de notre part de travail parfois difficile et douloureux pour l’avancée de son Royaume. Ni à souhaiter et demander d’éviter toute souffrance, toute difficulté et tout effort. Mais bien d’accepter de  nous atteler à la tache avec lui, jamais seul, mais toujours avec lui,  en comptant sur lui. Son aide passe souvent par l’intermédiaire de nos frères et sœurs, c’est souvent par eux qu’il nous soutient et partage la charge. L’essentiel étant, pour être son disciple de ne pas croire pouvoir y arriver tout seul, avec nos seules forces.
Ainsi attelés les uns aux autres, ainsi solidaire, avec la force de l’Esprit Saint, nous pourrons chanter sa louange même dans l’épreuve, même dans l’inquiétude et l’incertitude, et faire de notre vie une eucharistie, c’est-à-dire une action de grâce permanente.
Que Dieu nous en donne la grâce.