« L’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »
En méditant cet évangile m’est revenu en mémoire la douzaine de couples dont j’ai célébré le mariage cet été. Je suis émerveillé par la profondeur, le sérieux avec lequel ces jeunes se préparent et vivent ce sacrement. Ils font leur ces paroles de Jésus, c’est pour vivre ainsi qu’ils viennent à l’Eglise s’engager devant Dieu et devant leurs familles et amis. Il y a chez eux à la fois cet enthousiasme, cette fraicheur des débuts et aussi la conscience qu’ils s’engagent pour une vie, qu’il y aura probablement des moments plus difficiles, des tempêtes et des périodes de calme plat, mais ils avancent confiant l’un en l’autre, confiant en leur amour, confiant que Dieu les accompagne et ne les abandonnera pas. Je rends grâce à Dieu pour tout cela et je vous invite à faire de même avec moi. Et nous pouvons ce dimanche les porter dans notre prière.
L’Eglise nous invite à méditer un passage de l’Evangile de St Marc qui est un peu particulier, avec des paroles de Jésus qui peuvent sembler extrêmes et assez violentes.
Il nous dit dans un premier temps : « celui qui n’est pas contre nous est pour nous. » Ce qui ouvre très grand la perspective. Nous pensions peut-être que seuls les apôtres et quelques femmes étaient pour Jésus, par moment une foule, mais elle se détourne rapide de lui avant de demander sa mort. Le cercle des « pour » nous semblait plus restreins que ce que Jésus annonce ici. Aujourd’hui encore, dans l’Eglise catholique, certains se sentent menacés, attaqués de toute part, et lisent facilement un évènement, une parole, comme un acte contre l’Eglise, contre Jésus. Si nous entendons ce que le Seigneur nous dit aujourd’hui : « celui qui n’est pas contre nous est pour nous. », cela veut dire que la plupart des personnes que nous croisons ou entendons à la télé ne sont pas contre mais pour nous ! Car comme l’analysent les sociologues, en France, les gens sont plus largement indifférents à l’Eglise qu’opposants à elle. Nous pouvons souffrir de cette indifférence mais cela ne nous mets pas en situation de victimes. S’ils ne sont pas contre nous, et ils ne le sont pas, c’est qu’ils sont pour nous nous dit Jésus.
Alors que Jésus les prépare à ce qui va arriver en leur annonçant qu’il va être arrêté, qu’il sera mis à mort avant de ressusciter, les apôtres qui n’ont rien compris, se demandent entre eux qui est le plus grand. Jésus le comprenant leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Jésus nous invite-t-il à un mépris de nous-mêmes en nous demandant de nous voir comme le dernier ? Nous pousse-t-il à nous humilier, à nous rabaisser par rapport aux autres ? Bien évidement que non, mais il est probable qu’il nous invite à une vraie humilité.
Je crois qu’il nous invite à faire notre sa propre humilité.
Car si quelqu’un s’est fait le dernier de tous c’est bien Jésus. Lui qui est Dieu s’est fait l’un de nous, il s’est fait homme, naissant comme nous d’une femme mais dans une étable ! Il a vécu trente ans, dans l’indifférence, dans le silence et inconnue de tous, au cœur d’un village dont Nathanaël dira « Que peut-il sortir de bon de Nazareth ? ». Durant ses trois années de vie publique, il se fait prédicateur itinérant, sans une pierre ou reposer sa tête, dit-il lui-même. Il se mettra a genoux devant ses apôtres pour leur laver les pieds. Enfin, il accepte d’être arrêté, torturé et crucifié comme un esclave, comme un moins que rien.
Telle est l’humilité à laquelle Jésus nous appelle.
L’évangile de ce jour ainsi que la lecture de St Jacques nous parlent, me semble-t-il de foi.
C’est bien le sens de la question que Jésus pose à ses apôtres : « Pour vous qui suis-je ? »
Pierre répond : « Tu es le Christ ». Mais quand Jésus annonce qu’elle sera sa mission et comment il va la vivre par sa mort et sa résurrection, Pierre se fâche. Ce n’est pas l’image qu’il a du Christ, ce n’est pas ce qu’il attend de lui, ce n’est pas le Messie en qui il croit.
« Pour vous qui suis-je ? » c’est aussi la question que Jésus nous pose. Et il me semble qu’il y a deux manières de répondre à cette question. La première est de lui dire qu’il est le Christ, le Fils de Dieu, Dieu fait homme venu nous sauver, nous donner d’entrer un jour dans sa vie divine. Qu’il est le guide, le sauveur, la lumière qui nous conduit sur le chemin de la sainteté, qu’il est la force d’amour qui peut animer toute notre vie, qu’il est celui sur qui nous pouvons nous appuyer, qui nous aide à porter nos croix et qui jamais ne nous abandonne. Nous pouvons lui dire qu’il est notre frère, notre grand ami, puisque lui-même nous a dit « je ne vous appelle pas serviteur, mais mes amis. »
Etonnant récit de l’évangéliste Marc que cette guérison d’un sourd muet. Il nous avait habitué à des miracles bien plus simples et rapides : la belle mère de Simon que Jésus guérit en la faisant levé, un lépreux par la simple parole « je le veux soit purifié », le paralysé « lève toi, prend ton brancard et marche », sans parlé de la femme atteinte d’hémorragie à qui il suffit, en cachette, de toucher le manteau de Jésus pour être guérie. Et voilà que pour ce mal entendant il développe ce que les médecins d’aujourd’hui appellent un protocole. Jésus le prend tout d’abord à l’écart, il l’isole, puis il lui met ses doigts dans les oreilles, sa salive sur la langue, il lève les yeux au ciel, donc il prit son Père et enfin il prononce la parole « Effata ! »
« Ouvre-toi ». Comme pour en dire l’importance Marc nous donne le mot Araméen. Il ne le fera qu’une seule autre foi dans son évangile, quand Jésus sur la croix cris vers son Père « Eloï, Eloï, lama sabaqthanie» «Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »
Jésus, nous le savons, nous parle de l’eucharistie, ce sacrement qu’il a institué les jours précédant sa mort et de résurrection. Ce sacrement par lequel il nous demande de faire mémoire du don de sa vie sur la croix. Sacrement par lequel il nous donne de participer à son sacrifice, à sa mort et à sa résurrection, et d’en recueillir les fruits. Un sacrement qui nous introduit à la vie éternelle nous donnant de goûter comme un acompte de cette vie qui sera rencontre de Dieu, vie en lui, union parfaite à sa personne.
Saint Chély : Salgues, Condom d’Aubrac, Bonnefon. , Saint Côme d’Olt : Castelnau de Mandailles, Lassouts. Espalion : Saint Pierre de Bessuejouls, le Monastère,Coubisou, Vinnac, Le Cayrol, Anglars . Estaing : Sébrazac, Trèdou, Saint Geniez des Ers, Le Nayrac