Nous risquons parfois de porter sur nos frères et sœurs des jugements sévères, radicaux, par lesquels nous risquons de nous retrouver dans la situation de confondre l’œuvre de l’Esprit Saint en eux et l’œuvre du mal. Si Jésus nous invite à ne pas juger nos frères, c’est parce qu’il sait que nous n’avons pas une vision claire, profonde, vraie de ce qu’il fait naitre en eux par la force de son Esprit. A chaque jugement nous prenons le risque de blasphémer contre l’Esprit Saint. D’où la nécessité de faire très attention au regard que nous portons sur nos frères et sœurs et sur leurs actions ou paroles.
Demandons à Dieu son Esprit en abondance qu’il nous permette de discerner ce qu’il attend de nous dans notre quotidien, et qu’il nous garde de tout jugement sur les intentions de nos frères et sœurs, qu’il nous donne son regard de miséricorde afin que nous puissions le reconnaitre présent et agissant en eux.
Ce qui nous conduit au bien…
Alors qu’il a de plus en plus de succès, que de plus en plus de personnes le suivent et viennent l’écouter, Jésus se trouve face à deux groupes qui s’opposent à sa mission. Les premiers, des proches, des gens de chez lui, nous dit Marc, probablement membres de sa famille et voisins, qui affirment qu’il a perdu la tête. Il est possible qu’ils sentent monter l’opposition des responsables religieux, et qu’ils préféreraient le voir reprendre en sécurité son métier de menuisier à Nazareth. L’autre groupe, celui des scribes, des spécialistes de la bible, qui n’acceptent pas l’interprétation très libre et surtout très nouvelles qu’en fait Jésus. Eux l’accusent d’être possédé par Béelzéboul, de chasser les démons par la force même du Démon.
Jésus répond en soulignant que le mal ne peut être chassé par le mal, que seul l’Esprit Saint en a le pouvoir. Et qu’accuser de démoniaque l’œuvre de l’Esprit est un péché impardonnable. Il est gravissime de confondre le bien et le mal, et surtout d’accuser l’Esprit Saint de faire le mal, d’inspirer le mal.
Jésus conclu par ces mots « Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » Ce qui nous conduit au bien, ce qui nous permet d’éviter de faire le mal, de nous laisser entrainer au mal, c’est le fait de suivre la volonté du Père. Et nous savons tous qu’il n’est pas si facile, dans les circonstances diverses de la vie, de comprendre qu’elle est la volonté de Dieu. Cela demande du discernement, beaucoup de discernement, éclairé par la Parole de Dieu, l’Esprit Saint et la parole de l’Eglise. Nous avons tous fait l’expérience que ce discernement ne nous conduit pas toujours à des certitudes absolue et que le doute peut se glisser en nos cœurs. Nous essayons de faire le mieux possible sans savoir toujours si nous sommes dans le vrai, si nous ne nous trompons pas. Seuls les extrémistes de tout poil sont sûrs de ne jamais se tromper.
Il me semble que cet évangile nous invite à faire attention de ne pas nous trouver dans le groupe des proches ou celui des scribes.