C’est bien souvent dans la faiblesse que Dieu révèle…

Ce dimanche, les lectures nous donnent à voir deux hommes découragés. Dans la première lecture nous voyons le Prophète Jérémie qui se désespère. La mission que Dieu lui a confiée entraîne pour lui les pires ennuis. Il est victime de raillerie, de moquerie, d’injures.
Dans l’Evangile, Pierre ne comprend plus. Il a découvert que Jésus est le Messie et il pensait le voir monter à Jérusalem prendre le pouvoir, et voilà que son maître annonce à tous les apôtres qu’il va mourir, victime des chefs des prêtes. Pierre ne peut l’accepter, et lui fait de vifs reproches.
Tous deux sont très déçus, et même désespérés, tous deux crient à Dieu leur colère et leur incompréhension, mais tous deux vont rester fidèles. Jérémie laisse un feu, qui est de toute évidence son amour pour Dieu, le feu brulant au fond de son être le guider, le conduire à accomplir la mission qui lui a été confiée.
Pierre lui aussi va suivre Jésus, même si ses pensées ne sont pas celle de Dieu, il reste fidèle à Jésus, jusqu’au bout. Cette fidélité lui permettra de voir Jésus ressuscité  lui confirmer la responsabilité de son Eglise en lui disant « Sois le pasteur de mes brebis ».
Dieu ne choisi pas toujours les chemins que nous pourrions attendre de lui. Les moyens qu’il emploie ne sont pas toujours ceux qui nous paraissent à nous les plus évidents.
Et c’est dans la faiblesse de son Fils en Croix qu’il nous a révélé son amour et nous a définitivement sauvés de la mort.
Comme Jérémie et Pierre, il nous arrive, nous aussi de désespérer, de connaître l’échec et de nous décourager. Qui parmi nous n’a pas connu d’échec dans son travail, dans sa vie familiale, dans sa mission d’annonce de la foi, dans sa santé… ?
Cela nous bouscule, remet en cause nos convictions, nous déstabilise.
Alors nous pouvons crier à Dieu notre colère, notre désespoir, notre incompréhension. Nous pouvons le faire car la bible est peuplée d’hommes et de femmes qui font de même.
Si nous lisons les psaumes nous  voyons de très nombreux cris vers Dieu, et même des cris de colère contre lui. Dieu nous aime, d’un amour infini, il peut donc tout entendre de nous ! Même si nos propos sont parfois excessifs, dans son amour Dieu sait entendre en eux notre détresse, notre souffrance et il les reçoit comme des appels au secours de notre part et non comme des propos contre lui.
Nous pouvons crier après Dieu, mais il nous faut aussi, comme Jérémie et Pierre lui rester fidèles. Même si nos pensées ne sont pas les siennes, même si nous ne comprenons pas sa volonté, il reste  à nos cotés, nous aide à faire face, à tenir bon, à assumer les difficultés et à avancer à sa suite sur le chemin de la sainteté.
N’oublions pas que c’est dans la faiblesse extrême de la croix que Jésus a sauvé le monde. C’est bien souvent dans la faiblesse que Dieu révèle sa puissance. Alors quand nous sommes accablés, écrasés, gardons confiance en sa présence et en son amour, en sa force d’amour plus forte que la mort. Il est capable de faire naître du pire le meilleur, puisqu’il nous a donné de partager sa vie divine par la mort de son Fils.
C’est vrai, nos pensées ne sont pas ses pensées. Mais en notre cœur brûle un feu, un feu d’amour et de confiance qui peut nous permettre de tout affronter sans nous laisser écraser ni détruire. Veillons à ne pas laisser éteindre ce feu.