La première lecture nous a donné d’entendre le récit de la naissance de l’Eglise avec la venue de l’Esprit Saint sur les apôtres et les saintes femmes. Dans l’Evangile de Jean nous entendons Jésus envoyer ses amis « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Et St Paul, dans sa lettre aux Corinthiens, compare l’Eglise au corps du Christ.
Jésus est entré dans la gloire du Père. Il n’est plus physiquement présent ici bas, c’est par l’Esprit qui anime l’Eglise qu’il continue sa mission. Il a remis son projet dans les mains des apôtres et de ses disciples pour que son œuvre continue, se développe jusqu’à son plein achèvement à la fin des temps.
Jésus n’est plus visible, mais c’est par son Eglise qui est son corps, animée par l’Esprit Saint , qu’il continue à annoncer sa Bonne Nouvelle de la résurrection à laquelle nous sommes tous appelés, qu’il porte dans la prière devant le père l’humanité toute entière et qu’il signifie en acte et en vérité la tendresse, l’amour du Père pour tout être humain et en particulier les plus petits, les plus fragiles.
Si nous reprenons l’image de St Paul du corps du Christ qu’est l’Eglise nous prenons conscience que chacun est indispensable même si tout le monde ne fait pas la même chose. Certains seront plus à l’aise dans l’annonce de l’Evangile, dans le témoignage, d’autres dans le service de la prière, de la louange, d’autres enfin dans la charité, la fraternité vécu au quotidien dans l’ordinaire de chaque jour.
Mais il ne nous faudrait pas penser que chacun choisissant sa « spécialité » si j’ose dire pourrais de dispenser des deux autres dimensions de la mission. Comment annoncer l’Evangile si l’on ne puise pas d’abord dans l’écoute de la Parole de Dieu et l’union de cœur avec Dieu ? Comment annoncer l’Evangile sans confirmer les paroles par des actes d’amour et de fraternité ? Comment se mettre au service de ses frères et sœurs les plus pauvres sans puiser à la source de tout amour par la prière et les sacrements ? Comment manifester l’amour de Dieu sans jamais le nommer et témoigner de ce qu’il magnifie en nos vies ? Que vaudrait une prière qui ne se concrétiserait pas dans des actes de charités et dans un témoignage de foi ?
La mission que le Christ nous a confié, sa mission, est une, même si chacun la vit avec ses propres charismes, avec ce que l’Esprit Saint lui donne d’offrir à l’Eglise et au monde. Et personne ne peut se penser plus indispensable qu’un autre, plus méritant qu’un autre. Chacune, chacun a sa part de la mission et aux yeux de Dieu il est plus que probable que ce sont les plus discrets, les plus fragiles, ceux qui semble les moins efficaces, qui ont la première place et qui peut-être font le plus avancer son Royaume. Telle est notre Eglise, telle que Jésus l’a voulue, humble et fervente, faible et rayonnante, fragile et éternelle.
Qu’il nous donne en abondance son Esprit Saint pour que nous puissions être chacune et chacun membre actif de son corps pour le salut du monde.