Homélie du Père Jean-Luc Barrié :
Jean nous dit que c’est « de grand matin » que Marie-Madeleine se rend au tombeau et fait l’expérience de l’absence du corps de Jésus et donc s’apprête à découvrir qu’il est ressuscité.
C’est donc à l’heure où la lumière commence à dissiper les ténèbres de la nuit que les amis de Jésus le découvrent ressuscité. Jésus ressuscité est la lumière qui se lève sur l’humanité et lui annonce son salut.
C’est pour cela que hier soir , nous avons allumé un feu devant l’église, que nous y avons allumé le cierge pascal, et que de lui la lumière s’est diffusée à chaque participants, que chacun a pu porter devant ses yeux la lumière d’une flemme signe d’une lumière bien plus riche, bien plus forte, bien plus rayonnante, celle du Christ Ressuscité.
Il est la lumière du monde. Il est cette lumière qui dissipe les ténèbres du monde et nos ténèbres intérieures. Il est cette espérance, cette force de vie plus forte que la mort, cet amour vainqueur de la haine, cette douceur, cette tendresse d’amour plus forte que la violence, que toutes violences.
Tel est notre foi que nous célébrons ce matin.
La nuit de pâque est traditionnellement le moment où nous célébrons les baptêmes d’adultes et de jeunes. Vingt ont été célébrés dans notre diocèse, 10 000 adultes et plus de 7000 jeunes en France. Et nous avons eu chance à Espalion de vivre celui d’Aurélia une jeune maman. Par ce sacrement, par la plongée dans la mort et la résurrection de Jésus, la flamme de sa résurrection a été allumée en son cœur. Et son baptême doit réveiller en nous cette même flamme.
Cette flamme est feu de l’amour, capable de nous enflammer d’amour pour Dieu et pour nos frères.
Un feu qui peut consumer en nous l’égoïsme, la peur et tout ce qui nous retient de nous jeter à cœur perdu dans les bras de Dieu.
Cette flamme, vivifiée par le vent de l’Esprit saint, est lumière qui nous permet de lire l’Evangile en y découvrant ce que Dieu dit à notre quotidien, elle nous permet de discerner la volonté de Dieu et de choisir le bien qu’il veut pour nous et qu’il veut nous voir vivre. Elle est lumière qui nous donne de voir en chacun de nos frères et sœurs le visage de Dieu et ce qu’ils attendent de nous, l’attention, la tendresse, l’aide, une parole, un sourire, une main tendue, un amour à l’image de l’amour du Christ.
Elle est force d’espérance qui nous rend capable d’affronter les aléas de la vie, de voir dans notre histoire, notre actualité et celle du monde, non pas seulement l’œuvre du mal qui souvent focalise notre attention mais tous les signes de la présence et de l’action de l’Esprit Saint et Dieu sait si nous avons besoin de cette grâce par les temps qui courent.
Cette lumière de la résurrection de Jésus est parfois comme une petite veilleuse timide, vacillante, toujours présente mais oubliée que l’on peut ranimer et vivifier par un dialogue d’amour avec le Seigneur dans la prière, par la lecture méditée de sa parole et par les sacrements de l’eucharistie et du pardon.
Que chacun de nous puisse en ce jour, réveiller cette flamme, elle est une espérance qui saura dissiper toutes les nuits de notre monde, de nos vies et de nos cœurs.