L’humilité, nous ne pouvons rien sans lui

« Cherchez l’humilité » nous dit le prophète Sophonie dans la première lecture. St Paul  écrit « ce qui est d’origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n’est pas, voilà ce que Dieu a choisi ».
Enfin  dans l’Evangile Jésus ouvre ses béatitudes par «  Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. »
La Parole de Dieu de ce dimanche focalise donc notre regard sur une vertu  l’humilité.

Jésus est le modèle absolu d’humilité, lui qui est Dieu s’est abaissé jusqu’à nous, en se faisant l’un de nous, né dans une étable, mort sur une croix, après avoir lavé les pieds de ses disciples.
L’humilité c’est le contraire de l’orgueil, c’est penser que nous ne sommes pas le plus fort et le plus grand, c’est reconnaitre nos faiblesses, nos manques, c’est savoir tout ce l’on doit à Dieu et aux autres, c’est être persuadé que nous ne pouvons pas grand-chose tout seul que nous avons besoin de Dieu, besoin des autres, que nous ne nous suffisons pas à nous-mêmes.
Cette vertu est première dans les béatitudes parce qu’il est probable qu’elle soit indispensable aux autre. Les grands maitres spirituels de l’Eglise disent qu’elle est la porte de toute vie spirituelle. Pourquoi ? Parce qu’en tout premier, pour rencontrer Dieu, lui ouvrir son cœur et lui donner la possibilité de le toucher et l’habiter, il faut ressentir en soi un manque, être persuadé d’avoir besoin, de ne pas se suffire. Sinon il n’y a pas de place pour lui.
Cette vertu ne ce gagne pas, elle se reçoit. Il nous faut donc la demander dans la prière.
Elle nait tout d’abord de la prise de conscience de la grandeur de Dieu, de l’infini de son amour, de la perfection de sa tendresse, de la vérité absolue de sa volonté. Personnellement j’ai mieux compris ma petitesse un matin, au levé du soleil au milieu de l’océan, sur un voilier de neuf mètre,  dans  cette immensité à perdre de vue, cette profondeur abyssale, j’ai compris viscéralement que je  n’étais absolument rien.  Tel nous sommes devant Dieu.
L’humilité grandit dans notre conscience de tout ce que nous devons aux autres. « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » écrit St Paul.  Sans nos parents, nos éducateurs, nos collaborateurs, nos amis, nos voisins, qui serions-nous ? Reconnaitre tout ce que nous devons aux autres et en rendre grâce est un exercice qu’il nous faut faire très régulièrement  pour nous éviter l’orgueil de penser que nous nous faisons tout seul, que nous nous suffisions et que nous pouvons agir tout seul.
Ce que nous devons aux autres et ce que nous devons à Dieu.
Dieu est présent par son Esprit dans le cœur de chacune et chacun. Il y fait son œuvre silencieusement mais efficacement. Ce n’est pas nous qui évangélisons mais bien sa Parole. Nous pouvons essayer de favoriser sa rencontre mais c’est bien lui qui touche les cœurs. Et c’est l’amour qu’il m’est en nous qui nous permet d’aimer un peu nos frères et sœurs. Nous sommes invités à faire de notre mieux, à nous donner tout entier dans la mission qui nous est confiée mais ne jamais oublier qu’en fin de compte c’est lui et lui seul qui donne sa grâce et qui sauve le monde.
L’humilité grandit à mesure que progresse en nous la certitude que  nous ne pouvons rien sans lui et sans nos frères et sœurs. Alors peut naitre et se développer en nous une vraie charité, un amour à l’image du sien, la douceur, la justice, la miséricorde, la pureté et la paix.
Tel est le chemin de bonheur que nous propose le Seigneur.
Qu’il fasse grandir en nous son humilité  pour que nous puissions emprunter avec lui ce chemin du bonheur, du salut.