Cette semaine nous sommes invités à prier pour l’unité des chrétiens. Unité fondamentale puisque Jésus lui-même la demande à son père dans sa prière « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » Une unité indispensable à l’annonce de l’Evangile. Une unité que nous souhaitons tous, unité entre les Eglises catholique, protestante et orthodoxe, mais aussi unité au sein même de notre communauté, de notre diocèse, de notre paroisse. Nous la désirons et nous cherchons à la construire, en pensant parfois que tout irait mieux si notre sensibilité spirituelle, notre façon de prier, de célébrer et de vivre, nos priorités et nos opinions étaient adoptées par les autres, si tous pensaient et agissaient comme nous.
C’est là une erreur très ancienne, celle de confondre unité et uniformité.
Jésus a voulu une Eglise unie mais diverse.
Dans l’évangile de ce jour nous le voyons appeler ses premiers disciples, des pécheurs du lac de Galilée, plus tard il appellera Matthieu un collecteur d’import pour l’occupant romain, puis Simon le Zelote partisan de la révolte armée contre les romains. Plus tard encore ce sera Paul un pharisien, un intellectuel qui avait reçu une formation des plus prestigieuses de son époque. Mais Jésus s’entoure aussi de femmes dont Marie-Madeleine qu’il choisi pour annoncer sa résurrection aux apôtres. On peut dire que Jésus, s’il a voulu l’unité, a évité l’uniformité et que le groupe de ses disciples étaient constitué de personnes ayant tout pour ne pas s’entendre.
L’Eglise est un bouquet riche de sa diversité mais ce qui constitue son unité fondamentale c’est le baptême commun qui nous rattache tous à l’unique Christ et que nous somme invité à décliner chacun à notre manière, avec nos sensibilités et nos charismes propres.
Les missions pastorales qui peuvent nous être confié nous poussent à être plus attentif à un aspect de la vie de baptisé qu’à d’autres.
Par exemple les sœurs cisterciennes de Bonneval sont plus attentives à la place de la prière ; Marielle, envoyé en mission aujourd’hui comme aumônière de l’hôpital au service des malades et des personnes âgées ; Isabelle, envoyée en mission auprès des enfants et parents de la catéchèse et des aumôneries de collèges et lycées. Ces missions diverses qui nous sont confiées sont toutes au service des personnes et de l’annonce de l’Evangile, elles trouvent toutes leur source dans notre baptême commun, et sont l’expression de l’amour et de la miséricorde de Dieu pour tous. Chacune de ces missions nous interroge sur la place de la prière dans notre vie, sur l’attention que nous portons aux malades et aux plus petits, sur notre souci d’annoncer l’évangile. Certains ont une mission plus particulière qui nous rappelle à tous les différents éléments notre mission commune. Et il n’y a pas de missions plus importantes que d’autres, elles sont toutes indispensables à l’Eglise, elles sont toutes une réponse à un appel du Seigneur.
L’unité peut naitre et grandir quand nous prenons conscience de ce que l’autre, dans sa différence, apporte à l’Eglise d’unique et d’indispensable, dans la conscience aussi de ce que l’autre apporte à ma propre démarche de foi.
L’unité peut naitre et grandir dans le désir de nous laisser éclairer, questionner, stimuler par le charisme et la mission de celui qui m’est différent.
Demandons au Seigneur de percevoir la diversité de l’Eglise à la manière d’un bouquet dans lequel chacune et chacun apporte une touche de couleur différente qui enrichie et embellie une harmonie que lui seul peut nous donner et que cette diversité nous pousse à être toujours plus missionnaire là où nous sommes.