Dans la première lecture le prophète Ezéchiel est envoyé vers une nation rebelle qui s’est révoltée contre Dieu et à qui il doit parler au nom du Seigneur. Jésus enseigne dans la synagogue de Nazareth mais ses compatriotes ont du mal à entendre ses paroles, ils ne reconnaissent pas en lui le grand prophète, le Messie envoyé par Dieu.
St Fleuret au 5ème siècle arrive chez nous de Rome où il est allé rendre compte de son combat contre l’Arianisme. Une hérésie qui refusait de croire que Jésus est Dieu fait homme. Le 4ème et 5ème siècle fut une époque des plus troublées qu’ait connue l’Eglise dans toute son histoire. Car cette erreur théologique fondamentale gagnait presque toutes les communautés. St Fleuret, dans ses temps difficiles à proclamé la Parole de Dieu, il a témoigné de sa foi par la parole et par ses actes de miséricorde, en soulageant les malades, en encourageant les plus fragiles, en venant au secours de tous ceux qui avaient besoin de lui. Il annonçait la miséricorde de Dieu mais aussi la donnait à voir dans sa manière d’être, dans ses actes et attitudes.
Par notre baptême nous sommes tous prêtres, prophètes et rois. Tous prophètes, tous appelés à témoigner de l’amour de Dieu et du salut qu’il apporte au monde. Tous Rois, nous avons le devoir de construire avec son aide, ensemble, avec tous les hommes et femmes de bonnes volontés, le Royaume de Dieu, c’est-à-dire son projet pour l’humanité.
En ces temps difficiles pour notre nation, je vous propose d’entendre ce que les évêques de Frances nous envoient comme message. Je crois que c’est un appel qui peut nous aider et qu’il nous faut prendre au sérieux.
« Le résultat des élections européennes est un symptôme de plus d’une société inquiète, douloureuse, divisée. La dissolution de l’Assemblée nationale a placé notre pays dans un trouble inattendu. Comme tous nos concitoyens, nous, catholiques, avons à exercer notre responsabilité démocratique.
Comme chrétiens, cependant, nous avons une vive conscience que les élections législatives ne résoudront pas tout.
C’est dans l’espérance du Règne de Dieu inauguré par le mystère de la mort et de la résurrection de Jésus que nous voulons être des citoyens responsables et apporter notre contribution à la qualité de la vie démocratique et sociale de notre pays.
Le malaise social que nous constatons a certes partie liée à des décisions politiques, mais il est plus profond. Il tient aussi à l’individualisme et à l’égoïsme dans lesquels nos sociétés se laissent entraîner depuis des décennies, à la dissolution des liens sociaux, à la fragilisation des familles, à la pression de
la consommation, à l’affaiblissement de notre sens du respect de la vie humaine, à l’effacement de Dieu dans la conscience commune. Les parlementaires et les responsables politiques ne peuvent pas tout.
Ils ont à chercher le meilleur pour nous tous, pour l’unité, la prospérité et le rayonnement de notre pays dans un monde en profonde mutation. Ils ne peuvent agir qu’en fonction de la détermination de tous à agir pour le bien commun.
Demain, le 8 juillet, quels qu’auront été nos choix électoraux, nous tous Français, nous aurons encore et toujours à respecter nos concitoyens qui auront d’autres opinions que les nôtres et à œuvrer ensemble à la continuité et à l’amélioration de notre vie sociale commune. Nous aurons encore à vouloir que notre pays honore ses engagements et serve la paix et la justice dans le monde. Nous aurons toujours à nous garder de la violence, à veiller à ne pas diffuser la colère et la haine, à ne pas nous résigner à l’injustice mais à lutter pour la justice par les moyens de la vérité et de la fraternité. Demain, chacun devra toujours s’inquiéter de ceux qui vont moins bien que lui.
Nous, catholiques, nous le ferons en puisant dans la grâce de Dieu et dans notre foi en son salut, pour surmonter peurs, colères, angoisses et pour être des « artisans de paix » et des acteurs de l’amitié sociale. Nous pourrons nous appuyer sur la communion qu’est notre Église »