Si nous voulons que Dieu illumine nos cœurs de sa lumière divine…

Jésus révèle à ses trois amis Pierre, Jacques et Jean sa divinité. Ils le connaissent depuis le début de sa vie publique, ils le suivent fidèlement, marchent, mangent, parlent,  avec lui, ils  écoutent son enseignement, ils le connaissent comme homme, comme l’un d’eux. Il est pour eux un maitre, un rabbi, mais ici Jésus leur donne à voir un autre visage de lui-même, son autre facette si j’ose dire. Il avait déjà donné des signes de sa divinité par son pouvoir de guérison, sa capacité à expulser les démons, sa maitrise de la création en calmant la tempête. Mais là tout est réuni pour une révélation plus forte et totale : la montagne, le lieu où Moïse a vu Dieu face à face, son visage qui devient brillant comme le soleil, la blancheur immaculée de ses vêtements et la présence de deux grande figures de l’Ancienne Alliance, Moïse et Elie. Qui sinon Dieu lui-même peut discuter ainsi avec des morts ? Enfin la nuée, comme à l’époque de l’exode et la voix qui confirme les signes «  Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! »
L’homme Jésus que les apôtres connaissent si bien se révèle être Dieu lui-même. Ils sont effrayés, on le serait a moins. L’Ancien testament nous dit que l’on ne peut voir Dieu sans mourir.
Ce n’est qu’après la résurrection de Jésus que les apôtres pourrons relire cet évènement et enfin de comprendre réellement. C’est pour cela que Jésus leur demande de garder le silence jusque là.  Qu’auraient-ils pu bien expliquer aux autres disciples ?
En méditant cette illumination, vécue par Pierre, Jacques et Jean, m’est venu à l’esprit ce que vivent les jeunes réunis au Portugal autour de notre pape François pour les JMJ. Ils sont 110 de notre diocèse. Ils vivent une expérience forte. Eux qui se sentent, comme croyants, minoritaires, très minoritaires dans leur milieu, dans leur classe d’âge, découvrent qu’ils ne sont pas seuls. Ils vivent la joie de se retrouver nombreux à célébrer le Seigneur, la joie de témoigner auprès des autres de leur foi,  la joie de découvrir la foi des autres.
C’est probablement un évènement fondateur pour eux, une expérience de Jésus Homme et Dieu, présent aux milieux d’eux, présent en leur cœur.
Nous avons tous besoin de ces temps particuliers où nous faisons de manière forte l’expérience de  Jésus présent à nos cotés et en nos cœur. Cela peut se faire dans un pèlerinage comme celui de Lourdes à la fin du mois. Mais aussi dans le sacrement de l’eucharistie où Jésus homme et Dieu vient nous rejoindre dans sa parole et dans son corps pour nous nourrir de sa force d’amour. D’où l’intérêt d’une participation personnelle plus active pour des liturgies belles et priantes. Mais Dieu se révèle aussi dans le cœur de nos frères et sœurs, dans des gestes, des paroles qui donnent de la paix, du réconfort, de l’amour, qui font grandir autour de nous et dans le monde le Royaume de Dieu.
On peut faire aussi cette expérience dans la contemplation de la nature, de la grandeur, de la beauté de cette terre. C’est ce que je viens de vivre dans les Pyrénées. Après une ascension de plusieurs heures, quand on arrive au col à 2400m d’altitude et que l’on contemple ses montagnes, la prière de louange jaillie spontanément de notre cœur.
Mais pour cela, comme en montagne, il faut ne pas avoir peur de faire effort, de se donner les moyens, et même peut être de souffrir un peu. Faire l’effort d’ouvrir grand nos yeux, les rendre attentifs, oser quitter son confort pour s’inscrire à un pèlerinage, aller à la messe, participer à une équipe de partage d’évangile, prendre le temps de la prière et de la lecture de la Parole de Dieu.
Si nous voulons que Dieu illumine nos cœurs de sa lumière divine alors il nous faut faire l’effort, comme les trois apôtres, de monter sur la montagne, faire l’effort de le chercher et d’aller à sa rencontre.
Qu’il nous en donne la grâce.