« Il est ressuscité » C’est le cri qui retentit à travers le monde en ce jour de Pâques.
Trois mots qui changent la face du monde, trois mots qui donnent à l’humanité une espérance folle, notre vie a un sens, elle est appelée à trouver son épanouissement en Dieu. La souffrance et la mort n’ont plus le dernier mot, c’est l’amour et la vie à qui vaincront toujours !
C’est là une révolution, un passage unique dans l’histoire de l’humanité. Le mot Pâque signifie passage. Passage de la mer rouge, passage de l’esclavage à la liberté pour le peuple juif, passage de la mort à la vie pour nous chrétiens.
Des passages nous sommes amenés à en vivre un certain nombre dans notre vie. Je pense au passage à l’âge adulte, à celui de la guérison après une longue maladie, à celui d’une embauche après un long temps de chômage, celui de la retraite tant attendue, celui de la fin des contraintes sanitaires que nous attendons tous, mais aussi celui de ces familles qui fuient un pays où leur vie est en grand danger et qui trouvent refuge chez nous (comme la famille Tossila dont nous allons vivre le baptême…). Tous ces passages, toutes ces libérations nous donnent de gouter un peu au grand passage que Dieu nous donne de vivre avec la Pâque, la résurrection.
Cette résurrection, Dieu a voulu que nous en soyons marqués, que nous la vivions déjà symboliquement dans un sacrement : le baptême.
Le baptême que l’on célèbre de préférence à Pâques, que ce soit celui d’adultes ou d’enfants, signifie aussi, par le symbole de l’eau ce passage à une vie nouvelle. Par le baptême nous sommes déjà passés à une autre vie, notre être profond est déjà inscrit dans la vie divine, dans la vie même de Dieu.
Le symbole du cierge allumé au cierge pascal nous dit que nous sommes sortis de l’obscurité, des ténèbres de l’ignorance, du péché et de la désespérance vers la lumière de la vérité, de l’espérance, de la joie et de la sainteté.
Le vêtement blanc nous rappelle que nous avons revêtu le Christ comme dit Saint Paul, que nous sommes les visages vivant du Christ pour nos frères. L’onction du Saint Crème nous associe profondément à Jésus Ressuscité. Avec lui nous sommes prêtres, prophètes et rois.
Prêtes invités à donner notre vie en sacrifice comme lui, et à porter dans la prière tous nos frères humains jusqu’au cœur de Dieu. Prophètes nous sommes invités à annoncer l’Évangile par toute notre vie, à être des témoins de l’espérance de la résurrection, témoins de l’amour, de la tendresse de Dieu pour tout homme.
Roi ou reine, nous sommes invités à participer, là où nous sommes, de notre mieux, à la construction du Royaume de Dieu, de son projet pour l’humanité, monde de paix, de joie, de justice et d’amour.
Voilà le passage que nous fait faire le baptême, voilà la résurrection, c’est-à-dire naissance à une vie nouvelle, que nous vivons dans se sacrement.
Et même si nous sommes baptisés de longue date, nous pouvons toujours réveiller cette magnifique grâce, nous pouvons retrouver la fraicheur de cette nouvelle naissance, et nous laisser entrainer dans la joie de l’union des cœurs avec Dieu qu’est la prière, la lumière du témoignage humble et vrai, la chaleur de la main tendue, du sourire donné, de l’écoute offerte, du pain partagé…
Christ est Ressuscité ! Notre vie à un sens, elle est appelée à s’épanouir totalement en Dieu.
Que cette bonne nouvelle illumine nos cœurs et nos vie de joie et d’espérance, qu’elle nous donne de passer les moments plus difficiles de nos existences en restant debout et confiant en notre avenir.
Père Jean Luc Barrié